Les Fraises Sauvages est un film d'Ingmar Bergman (Surement le plus grand réalisateur Suédois avec Victor Sjostrom, qui joue d'ailleurs dans ce film) sorti en 1957 avec Victor Sjostrom dans le rôle principal.
Le film se passe la veille de la cérémonie qui honorera la longue carrière de médecin de notre protagoniste, le professeur Isak Borg.
Cependant, durant son sommeil, il se retrouvera confronté à sa propre mort !
Cela le poussera à bouleverser son trajet qui était au départ en avion, pour partir en voiture avec sa belle-fille, Marianne à l'université de Lund.
Il s'agit de mon premier film de Bergman, je sais que Fanny et Alexandre est considéré comme son chef d'œuvre, mais j'ai préféré me diriger vers la veine de ses films à l'introspection psychologique comme avec ces fameuses Fraises Sauvages ou avec Persona.
Dans Les Fraises Sauvages, nous avons le droit à un drame humain qui aborde les thèmes de la famille, de la fin de vie, du cycle de la vie avec la nostalgie de la fin de vie.
En effet, Isak est un homme qui a dédié sa vie à la médecine, alors qu'il n'aimait pas beaucoup cela au premier abord, pour finalement être obnubilé jusqu'à être distant avec son fils, qui a 30 ans à l'air d'en avoir 70 ans, tant il est blasé de vivre ...
Tout cela s'entrecroisera avec le fait que sa belle-fille est enceinte et souhaite à tout prix garder l'enfant, quitte à devoir divorcer de son mari dont elle ne supporte plus le fait qu'elle voie dans son regard la même chose que son beau-père, la mort !
De plus, la vie qu'insuffle le trio qui arrivera plus tard dans l'aventure, servira justement à rajeunir Isak en ajoutant une génération de plus dans le métrage, qui participe à la subtilité globale du métrage par rapport à son traitement de ses thématiques qui est absolument brillant !
En effet, avec l'aide de moments allégoriques, on apprend qu'Isak a toujours cherché la sympathie des gens en gardant toujours une certaine retenue qui a fait en sorte de lui faire perdre la fille qu'il souhaitait épouser au profit de son propre cousin !
Suite à cela, le système de valeurs d'Isak a été chamboulé amenant sa froideur envers ses proches, il lui faudra être proche de la mort pour passer au dessus de l'absurdité de sa vie ainsi que sa maladresse dans le milieu social, afin de pouvoir terminer son voyage enrobé par les souvenirs et les êtres qui lui sont chers, laissant à la fin du film un homme en fin de vie et un enfant sur le point de naître qui pourra à son tour goûter aux fraises sauvages.
Le duo sur la route de l'université passera dans le village d'Isak, où il reviendra dans la villa de son enfance qui nous permettra d'avoir une analepse expliquant le comportement d'Isak, lui qui vient d'une famille bourgeoise avec un père froid et distant et une mère stricte et carrée qui à ses 90 ans n'a plus qu'Isak pour venir lui rendre visite …
La réal de Bergman est enrobée d'un onirisme constant avec ses lumières naturelles suédoises qu'il arrive à si bien exploiter pour servir cet onirisme.
Bergman utilise cependant moins de travellings ou sa caméra que Tarkovski pour citer un cinéaste qui opère dans un style assez similaire, on pourrait lui reprocher d'avoir un cinéma plus littéraire que cinématographique (un oxymore en soi, mais je pense que vous voyez où je veux en venir) ...
Malgré tout, ces choix de cadres sont toujours intéressants avec des angles de caméra rendant de nombreuses scènes plus fortes en remarquant toutes les subtilités au niveau du langage corporel ou de la manière de montrer les personnages.
Le duo Victor Sjostrom, Ingrid Thulin est des plus rafraichissants se donnant la réplique alternant entre critiques cinglantes et moments de compréhension permettant de voir au final que malgré les piques de sa belle-fille, Isak, elle et son fils, ont beaucoup de points communs.
Son fils joué par Gunnar Bjorrnstrand pour le peu de scènes qu'il a à l'écran, montre un homme tiraillé entre son manque de volonté de vivre et son amour pour sa femme qui justement lui insuffle une dose d'innocence et de vie !
Pour revenir sur Victor Sjöström, Les Fraises Sauvages sera sa dernière performance en tant qu'acteur. Il offre pour son chant du cygne, une performance exceptionnelle, lui qui avait aidé Bergman à filmer son premier film, Crise.
Il n'y a pas vraiment de musiques, mais il y a de nombreux sons naturels que Bergman isole et hyperbolise lors de scènes de rêves pour montrer la fatalité et la peur du personnage avec le poids du temps sur sa vie.
La manière dont il gère le son notamment dans la scène de rêve du début du film est brillante, on sent la mort s'approcher avec des sons de plus en plus oppressant au fur et à mesure de la découverte de ce que cache la calèche, là où au début du rêve, il n'y a avait que de légers sons fugaces.
Pour conclure, Les Fraises Sauvages est un drame humain sur la fin de vie d'Ingmar Bergman à voir pour tous les fans du genre !
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le 1 oct. 2019
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