Ça prend soit de l’audace ou une certaine dose de présomption pour s’attaquer à une œuvre littéraire aussi célèbre que Les frères Karamasov. Est-ce Les Nuits blanches réalisé un an plus tôt par Luchino Visconti et mettant en vedette Maria Schell qui a inspiré Richard Brooks? Quoi-qu’il en soit l’intention était louable, le résultat, disons respectable. Le roman laisse le lecteur créer sa propre mise en scène et s’imaginer les personnages à partir des caractéristiques livrées par l’auteur. Tout cela se fait lentement au fil des pages. Alors que dans un film de deux heures, l’on doit prendre des raccourcis pour illustrer l’essentiel de l’histoire. Si on fait abstraction de cela, la version de Brooks contient tout de même de belles qualités. La direction artistique nous plonge de belle façon dans la Russie du XIXe siècle. La direction photo reproduit tout le côté sombre qui survol l’œuvre de Dostoïevski. La performance de Lee J. Cobbs en paternel déchainée est plus qu’étonnante. Maria Schell a des moments touchants d’autre on se demande si elle sait vraiment ce qu’elle doit jouer. Yul Brynner est prisonnier de sa silhouette d’un rôle à l’autre. Il pose plus qu’il ne joue et cela nuit à la profondeur psychologique de ses personnages. Les séquences qui se rapprochent le plus de l’univers du roman sont celles impliquant le capitaine Snegiryov, interprété par l’excellent David Opatushu, et son fils. Les deux vivent l’humiliation de manière troublante et la demande de pardon que leur fait Dimitri avant de fuir permet au film de conclure en force.

Elg
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le 4 juin 2018

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