Avant de prendre ses distances avec le genre le temps de quelques films, Dario Argento pousse le giallo dans ses derniers retranchements, à partir d'une relecture du "Blow up" d'Antonioni, affiliation que vient appuyer la présence de David Hemmings dans le rôle principal.

Si le maestro reste une fois de plus dans son univers, traçant un schéma bien connu des amateurs, il parvient tout de même à nous prendre au jeu, à instaurer une paranoïa telle qu'elle nous pousse à soupçonner le moindre petit figurant apparaissant à l'image. Argento joue avec maestria sur nos perceptions et sur les apparences, brouillant constamment les pistes tout en distillant une angoisse sourde où chaque objet, chaque ombre deviennent menaçants.

Offrant de beaux moments d'épouvante et quelques délires gores bien crasspec, le tout magnifié par la musique de Giorgio Gaslini et de Goblin, "Profondo rosso" souffre cependant de sérieuses longueurs, dues aux trop nombreux échanges entre Hemmings et Daria Nicolodi et à un humour plombant et encombrant. Un aspect atténué dans sa version internationale, plus courte d'un quart d'heure et finalement plus efficace si mes souvenirs sont exacts.

Malgré ses menus défauts, "Profondo rosso" reste un des plus beaux représentants du genre et un des fleurons de la carrière d'Argento, annonçant doucement mais sûrement le virage plus fantastique qu'allait prendre le cinéaste.
Gand-Alf

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