Les petits gourmands, amoureux du septième art flirtant sans cesse avec les classiques du cinéma français, ne peuvent passer à côté de cette douceur délicieuse accompagnant thé ou café, émoustillant nos papilles avec un goût beurré et sucré très agréable. Notre palais remercie le côté glouton de l'être humain pour cette gâterie bretonne.
Joël Séria, lui, nous offre un autre délice. Il nous a pondu un très bon film, sous-estimé par la foule, mettant en scène un Jean-Pierre Marielle au sommet de son art. "Les galettes de Pont-Aven" est un véritable régal, auditif surtout, grâce à la volupté des dialogues déclamés par Marielle. L'acteur français à la longue filmographie nous donne à entendre des mots fabuleux, des déclarations d'amour pour le corps de la femme ("Oh ton cul! Comme il est beau! On dirait un Courbet dis donc. Quel génie il faut pour peindre ça. Quand je pense que ce mec en a peint des milliers et qu'on l'a poursuivi pour obscénité, alors qu'il a peint la plus belle chose au monde : un cul!"...), des répliques aux premiers abords sexistes ("Tu sens la pisse toi, pas l'eau bénite"), mais toujours sur une tonalité libérée, propre aux années 70. Ainsi, on aura de tout dans "Les galettes de Pont-Aven".
Suivre le circuit d'un représentant en parapluie, VRP d'il y a trente ans, ses frasques de coureur de jupon, son mal-être sexuel conjugal... n'aura jamais été aussi délectable qu'avec "Les galettes de Pont-Aven". Et pourtant, le sujet n'était pas forcément propice à l'appréciation. Joël Séria a réussi ici un très bon film, qui gagne à être reconnu.
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