Les gamineries, ça va un temps (45 minutes en l'occurence).
Déprimé par ce qu’est devenue sa vie sentimentale après des années de vie commune, un quinquagénaire veut empêcher son futur beau-fils de reproduire la plus grosse erreur de sa vie : le mariage.
Malgré ce pitch peu inspiré, "Les gamins" démarre plutôt bien : le côté cliché des scènes qui défilent est contrebalancé par des acteurs convaincants, des dialogues bien écrits qui sonnent juste et quelques bonnes vannes et situations cocasses bien trouvées.
C’est au bout d’une petite heure que les choses se gâtent : les personnages de Chabat et Boublil deviennent brouillons voire incohérents et le scénario ajoute des éléments qui ne sont là que pour amener un côté tragique complètement artificiel (le refus de Boublil que sa chanson soit transformée et la promesse de Chabat qu’elle ne le sera pas ne sont là que pour que les personnages finissent par se brouiller).
Justifiés par le fait que le manque d’amour rend malheureux et fait faire n’importe quoi, ces évènements sont plutôt ennuyeux et font vite comprendre au spectateur qu’il aura droit à une fin mièvre d’un terrible classicisme : « Finalement, sans amour, on n’est rien. On s’est trompés, on n’est pas mieux tout seul. »
Dommage que le film - plutôt rafraîchissant et convaincant au départ - se cantonne à vouloir amuser la galerie à tout prix (même à coups de scènes ridicules) sans s’intéresser vraiment à son propos.
On comprend vite que le but du film n’est pas de comprendre et d’analyser la crise de la cinquantaine (ce qui donner un très bon film à la fois drôle et profond), mais seulement de s’en servir pour faire rire par tous les moyens. J’aurais apprécié que les personnages fassent quelque chose d’autre de leur liberté retrouvée. Montrer que sans amour, on est aussi capables de faire des choses bien et qu’on n’est pas seulement un déchet ambulant aurait pu donner l’impression que les personnages étaient face à un vrai choix.
Non, là, nous sommes dans des schémas timides et classiques qui misent tout sur l’écriture des dialogues et la qualité des acteurs. De fait, le film est juste un feel-good movie qui remplit bien son pari : il est drôle et agréable (parfois jusqu’au grotesque) mais c’est tout.