Gallienne est dans la boite !
Primé à de nombreuses reprises lors de la cérémonie des césars 2014 , dont celui du meilleur film , Guillaume Gallienne présente dans son film sa vie de manière théâtrale . Le moins que l'on puisse dire est que ce film Français est intéressant par sa forme : Gallienne est sur une scène de théâtre , le rideau tombe et place maintenant à sa vie d'enfant , adolescent jusqu'à l'age adulte, tout cela narré par une voix off qui est celle de Guillaume présent sur la scène .
Les garçons et Guillaume . A table ! expose donc de manière théâtrale la vie du réalisateur . Une vie peu ordinaire : Issu d'une famille bourgeoise le jeune Guillaume comprend qu'il est attiré par sa mère (personnage joué par Guillaume lui même) . Guillaume ne cesse de limiter , puis il commence à se déguiser en femme ,à avoir leur même attitude . Jusqu'au jour ou il est envoyé dans une école en Angleterre .
Guillaume Galienne se livre ici sans complexe de son homosexualité , son attirance pour sa mère ainsi que ses rapports musclés avec ces camarades de jeu . Exercice personnelle très compliqué , car montrer tout cela à l'écran montre la vie de Galienne dans son intimité la plus totale . Galienne a réussi à franchir la barrière . On peut au moins le féliciter pour cela . L'autre point positif du film Les Garçons et Guillaume . A table est que son humour est très raffiné , on oublie les comédies potaches françaises actuelles , le film évite également les clichés que l'on peut prévoir durant son visionnage .
Mais c'est tout on ne retiendra pas plus de ce film pourtant césarisé meilleur film . Gallienne a voulu procurer un effet théâtre mais sa mise en scène est très pauvre , des personnages assis sur des fauteuils de luxe critique la petite bourgeoisie , Galienne dans sa chambre , une femme sexy dans une salle de massage et on en reste là pour le divertissement . la mise en scène est plate on ne retient pas de grandes scènes , les personnages s'expriment et sortent du champ, on ne ressort pas convaincu de l'effet théâtre qu'a voulu produire Galienne .
Les longueurs dans le scénario produisent un faux rythme tout le long du film , déjà mal servie par une réalisation simple ,quelques plans sont bons cependant avec la caméra qui suit Galienne dans le théâtre a la fin notamment , mais on attendait beaucoup plus de ce film . Guillaume Galienne n'est pas charismatique , le film essaye de procurer des scènes d'émotions mais rate le coche à chaque fois , seule l'espèce de clip après la chute de Galienne dans une piscine ajoute une certaine joie et bonne humeur mais sans plus . Le film laisse derrière lui une sensation de superficialité , 1h25 pour ça ! c'est beaucoup et en même temps c'est très peu , le film aurait eu besoin d'être expliqué plus en profondeur et pas seulement de nous montrer la vie de Guillaume .
Cependant ses défauts font ses qualités , malgré un humour raffiné et une absence de blagues lourdes , le film réserve quelques scènes peu réfléchies dans le simple but de rire, notamment a la piscine ou encore avec la rencontre de l'homme dans son appartement . Le film expose une opposition entre humour raffiné et humour potache , lourd , à la limite du respectable venant de Guillaume. De plus on observe la façon de jouer de Guillaume . son jeu d'acteur n'est pas bon , on voit nous spectateur qu'il joue la comédie , qu'il se fausse lui même . A fortiori son jeu d'acteur pour jouer le rôle de sa mère est très bon . Ces défauts font ses qualités , Galienne a du mal à jouer son propre personnage alors que le personnage de sa mère, il le réussit avec brio . Étrange, car c'est justement ce que résume Les Garçons et Guillaume .A table , un homme qui ne se trouve pas en tant qu'être et se réfugie dans l'observation et l'expression de sa mère . Galienne a du mal avec son identité , les scènes d'amour et la scène lors du recrutement de l'armée le reflète . Le film est un peu a l'image de son réalisateur : Il se cherche , tente ,essaye et quand il se lance il n'est pas vraiment sur d'avoir fait le bon choix . Psychologiquement déroutant .
