Guillaume voudrait bien mettre le couvert
Répétitif le cinéma français? Oui, mais on tient là une exception qui confirme la règle.
Guillaume Gallienne ose un film à son image: décalé, où il dresse son propre portrait avec assez de recul et d’autodérision pour qu’on évite la biographie pathétique.
Il nous explique sa fascination pour sa mère (au point d’incarner lui même son rôle), sa relation d’admiration et de soumission à la volonté maternelle, sa difficulté à s’affirmer à côté de ce modèle.
Guillaume se cherche sans arrêt dans le regard des autres, et on suit son histoire avec plaisir, sentant les évolutions du personnages dans les réflexions de son entourage.
C’est tout simple, mais par ce procédé on se sent forcément plus apte à comprendre la difficulté que peut avoir une personne aussi “hors norme” à se connaitre et à s’affirmer.
Plus que le fait de dire s’il aime les hommes ou les femmes, ce sont surtout les différents jugements dont on peut faire l’objet, et sur lesquels on doit sans arrêt se démarquer ou se conformer qui sont au centre du film.
Un problème de classement, de case dans lesquelles on ne rentre pas forcément, et on comprend parfaitement que ce Guillaume là ne rentre dans aucune catégorie.
Bref c'est l’histoire décalée d’un gars atypique, mais attachant.
Jusque là je n’avais pas d’admiration particulière pour Guillaume Galienne, mais son film m’a vraiment plu, son ton toujours un peu joyeux et léger n’empêche pas de faire passer le message, et ça se savoure comme un bon repas. Après de là à dire si tous ses césars sont mérités ou non, il faut voir la concurrence, et je ne m'y connais pas pour juger...
Sûre que s’il me réinvite à passer à sa table, j’hésiterai moins avant d’accepter le diner.