Les gardiennes de Xavier Beauvois semble référencer La maison des bois (1971) mais sans atteindre l’authenticité de cette série télévisée réalisée par Maurice Pialat. Le film de Beauvois jouit certes de plans larges picturaux et naturalistes aidés par une photographie largement retravaillée en postproduction. Mais cette chronique du monde rural en temps de guerre passe à côté de son sujet, pourtant annoncé par son titre, en s’attardant à regarder plus qu’à raconter. Les faiblesses d’un récit inutilement surchargé de romanesque paraissent encore plus flagrantes au regard des anachronismes et contre-vérités historiques constatés. Au final, sur un sujet où il y a tant à dire, c’est l’incohérence qui prédomine au fil d’une réalisation frappée d’un grand classicisme.