Les gardiens de la galaxie, était le blockbuster que j'attendais le plus cet été. Une bande d'anti-héros dans un univers de science-fiction, mêlant comédie et action, avec l'étoile montante Chris Pratt en tête d'affiche et James Gunn à la réalisation pour son premier gros film. Un énorme pari pour Marvel, presque réussi.

L'omniprésence de l'humour est sa principale qualité, mais aussi son principal défaut. Après une introduction, ou Peter Quill assiste au décès de sa mère atteinte d'un cancer, pour ses 8 ans. Un moment émouvant. 26 ans plus tard, on retrouve Peter Quill, devenu Star-Lord, un hors-la-loi, sur fond d'un son des années 80, sur une planète inconnue, dansant et chantant sur celle-ci, dans un lieu hostile.
En deux scènes, on bascule d'un moment poignant, à un moment marrant. Ce grand écart, sera le seul du film. La suite sera dénuée d'émotions, devenant une sympathique comédie d'action, avec des personnages qui détonnent, mais coincés dans une histoire des plus simplistes : le méchant (Ronan l'accusateur) veut être plus méchant que le vrai grand méchant (Thanos), en s'emparant de la gemme qui lui permettra de devenir encore plus fort et de détruire la planète des NOVA Corps.
Les motivations de Ronan ? Il y en a pas, il est méchant, il veut détruire, c'est son hobby. A travers cette trame des plus basique, l’intérêt de l'histoire se situe au niveau des personnages et des réparties ou situations souvent drôles.

Le choix de Chris Pratt en Star-Lord, n'est pas anodin. Le "héros" brille plus par sa répartie et sa fourberie, que par ses exploits héroïques, au point ou son pseudo n'est pas vraiment connu. Chris Pratt a été découvert dans l'excellente sitcom "Parks & Recreation". Il interprète un adulescent naïf et un peu différent. C'est aussi un peu le cas ici, même s'il a modifié son physique pour endosser le costume du "héros". Son potentiel comique est exploité à fond, un peu trop même.
En jouant la carte de la comédie, quasiment non-stop. En cassant les codes du film d'action, en les ridiculisant ou en les détournant. James Gunn (aussi au scénario), a choisi de suivre la voie ouverte par "Avengers", en ne se prenant pas au sérieux. Un choix que j'apprécie, mais à petites doses. Il en abuse et décrédibilise son héros, surtout qu'il ne l'aide pas, avec des scènes d'actions peu enthousiasmantes sur la fin.
Chris Pratt est bien entouré avec Zoe Saldana, terriblement sensuelle en vert (future She-Hulk ?), malgré une romance sans saveur. Bradley Cooper, qui est la voix de Rocket, le personnage le plus marquant, avec sa folie et ses réparties, qui font toutes mouches. Vin Diesel, la voix de Groot, qui se limite à dire "I am Groot", aux pouvoirs impressionnants. David Bautista en Drax le destructeur, la bonne surprise, tout aussi stupide, que drôle et émouvant.
De vieux briscards entourent cette bande de jeunes chiens fous (ou ratons). John C. Reilly & Glenn Close de la NOVA Corps. Benicio Del Toro, le collectionneur, déjà aperçu à la fin de "Thor 2". Lee Pace, Ronan l'accusateur. Michael Rooker, en gentil méchant, un rôle inhabituel pour lui, ça fait plaisir. Josh Brolin, la voix de Thanos, qui en une apparition, fait plus peur que Ronan.
Un casting impressionnant, tout comme l'animation de Rocket et Groot. Les effets spéciaux sont réussis, ce qui est la moindre des choses avec un budget de 170M, et un standing à tenir face aux autres Marvel.

La BO dépote dans cet univers de SF. Elle est composée de morceaux des 80's. Un choix logique, elle date de l'enlèvement de Peter Quill sur terre. Le "I'm not in love" de 10cc dans un film de ce genre, c'était totalement inimaginable, et pourtant ça marche merveilleusement bien. Tout comme le "Escape" de Rupert Holmes. Les 80's omniprésent dans l'histoire, avec "Footlose" et Kevin Bacon, qui nous offre deux scènes en décalage complet avec le genre, jouissif.
La scène d'introduction de Star-Lord, celle de sa rencontre avec Gamora, Rocket et Groot, puis en prison, sont les meilleurs moments du film. Elles se situent dans une première heure réussie. La seconde le sera moins, même si Michael Rooker régale avec un massacre et le final, qui ne se prend pas au sérieux, un peu déstabilisant et aux effets spéciaux kitsch. James Gunn n'a pas tenu sur la longueur, il en a gardé sur le pied, comme la grande question "mais qui est le père de Star-Lord ?", un ange venu du ciel selon sa mère, le surfer d'argent ? La suite en 2017, ça va être encore long, mais ça vaut le coup d'attendre, malgré une légère déception.

C'est divertissant, vraiment drôle. Avec une trame plus complexe, des scènes d'actions plus impressionnantes (ce qui devrait être le cas, vu le succès, le budget devrait s'enflammer), un méchant moins ringard (je détruis, c'est ma raison de vivre) et maintenant que la mise en place est faite, de mieux exploiter un potentiel énorme, surtout que les Gardiens devraient s'agrandir, avec la venue d'autres héros. Un blockbuster fun, idéal pour petits et grands en période estivale, avec un canard en bonus après le générique de fin.
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7
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le 13 août 2014

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6 j'aime

Laurent Doe

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