Avec Les Gardiens de la Galaxie, Marvel prend le pari de délaisser l’univers des super héros en s’attaquant à une licence peu connue (voire pas connue du tout) du grand public et ainsi peu encline à faire l’objet d’un crossover avec Captain America et ses potes. Une première pour un studio qui s’est fait fort de rapidement dresser des ponts entre ses différentes mythologies au détour de clins d’œil savamment appuyés. Dès lors était-on en droit de se dire que le temps du changement était enfin arrivé et que malgré le rachat par Disney, Marvel pouvait encore se permettre de prendre des risques. Un doux rêve qui a soudainement été mis à mal par le départ d’Edgar Wright d’Ant-Man faisant ainsi vaciller nos espoirs de voir un jour le navire Marvel piraté. Dès lors une chose était sûre : Les Gardiens de la Galaxie ne pourrait être qu’une parenthèse, un soubresaut vital mais rare au sein d’une filmographie en voie d’homogénéisation. La pression est alors d’autant plus forte, les espoirs d’autant plus grands. Et au terme de deux heures de métrage bien secoués on peut vous le confirmer : Les Gardiens de la Galaxie s’impose bel et bien comme la brise de fraicheur tant espérée. Ici, point de milliardaire à l’armure dorée ou de patriote génétiquement modifié mais une bande de bras cassés intersidéraux qu’un globe à la fois convoité et redouté va amener à s’unir pour une aventure forcément extraordinaire. Rien de bien original en soi si ce n’est qu’ici le film repose essentiellement sur ses personnages atypiques à l’aura pas forcément positif, leurs motivations n’étant pas des plus altruistes. Une équipe pas comme les autre emportée par Star-Lord (Chris Pratt), sorte d’émule de Han Solo et grande gueule devant l’Éternel galactique. Monstre de charisme à la langue bien pendue, ce leader malgré lui biberonné aux mixtapes forcément «awesome», apporte une humanité supplémentaire à un film qui n’en manque pourtant pas. Sorte de monsieur tout le monde auquel on ne peut s’empêcher de s’identifier, il est aussi à l’origine de quelques unes des plus belles scènes du film et forme avec la vénéneuse Gamora un couple atypique, bien loin des sentiers battus, tandis que le peu avenant Drax en impose sévèrement. Mais les stars du métrage ce sont bien entendu Rocket et Groot. Doublés respectivement par Bradley Cooper et Vin Diesel, ils bouffent littéralement l’écran, rendant chacune de leurs interventions délicieusement savoureuses. Grognon mais touchant, le premier s’impose comme le protagoniste le plus mal léché de l’univers Marvel, tandis que le second arrive à faire transparaitre une réelle personnalité malgré une seule phrase répétée inlassablement mais toujours avec une tonalité différente. Face à eux, Lee Pace se révèle très convaincant en bad guy au look improbable malheureusement trop peu exploité....
IlanFerry
8
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le 14 août 2014

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