James Gunn a fait feu… de tout bois (it was not Groot) pour le « volume » 2 des Gardiens de la Galaxie, où il n'y a pas qu'une armée de techniciens mais une véritable armée d'artistes. C'est que Marvel est marvelous et nous sert du design à en revendre. Ça n'en est même plus effrayant que la planète qui est au cœur de l'histoire soit le plus gros objet visuel jamais conçu. Il y a de l'image partout, elle déborde et on en redemande.
Il est un grand cinéaste, peut-être le meilleur maître du principe selon lequel le cinéma doit être un art qui divertit. Comme en témoignent les cinq (!) séquences de générique, Gunn veut juste nous faire plaisir. Ce deuxième opus est optimisé de partout, et bien barré. Il y a du frisson et de la folie des grandeurs à tous les coins.
Le rythme mollit parfois trop fort parce que le placement de l'émotion se joue vraiment aux montagnes russes, mais tant qu'à reprocher quelque chose aux émotions, ce sera la manipulation. On nous apprend à rire de tout, parce que tout nous étonne, jusqu'au moment où l'on trouve cela normal de rire d'un massacre « pour le fun », ou bien qu'une seule survivante nous rassure alors que des milliers sont déjà morts. C'est de la fiction, vous me direz, mais je n'ai pas vraiment apprécié qu'on joue avec ma perception à ce point.
La musique aidant (Fleetwood Mac, Cat Stevens !, l'image comme le scénario finissent par se trouver une place de choix dans l'opinion spectatoriale, même si des points sont perdus avec la continuation du modèle scriptique. Mais quelle image ! Le grandiose générique de début n'est qu'un trop magnifique résumé du fun à la Gunn, manipulé avec dextérité et extase pour la conception d'un monde compact et incroyablement satisfaisant.
Quantième Art