Les Glandeurs
6.5
Les Glandeurs

Film de Kevin Smith (1995)

Second film de Kevin Smith, Les Glandeurs ressemble à une relecture de son célèbre Clerks avec un meilleur budget : nous passons de la supérette à un centre commercial, il y a plus de personnages principaux et un vrai scénario, le réalisateur n’a plus besoin de filmer en noir & blanc pour cacher un tournage effectué de nuit (alors que l’action se déroule de jour) ; Jay & Silent Bob – les deux figures emblématiques de l’univers de l’auteur – se livrent même à quelques cascades.

Si l’emballage et les personnages changent, la recette reste par contre la même : ce long-métrage fonctionne avant tout sur ses dialogues, lesquels tournent autour du sexe et des références « geek » de Kevin Smith. Avec le recul, il est impressionnant de constater à quel point son cinéma préfigure bien toute une vague de cinéma référencé, à forte influence comics/SF, avec des titres comme Paul ou Fanboys (dans lequel il fait d’ailleurs une apparition). Un signe qui ne trompe pas, c’est qu’il est un des premiers à employer Stan Lee dans un véritable long-métrage, ici dans son propre rôle.

Malgré un changement dans le duo principal, ici composé de TS et Brodie, nous retrouvons dans celui-ci le même schéma, entre un gentil loser avec tout-de-même suffisamment de bon sens pour savoir qu’il mène une vie merdique, et un obsédé notoire toujours là pour tirer son camarade vers le bas. Sauf que cette fois, ils sont livrés avec des copines, ou du moins des ex qu’ils sont bien décidés à récupérer. Jay et Silent Bob ont quant à eux délaissé leur terrain habituel, mais continuent leurs coupables activités entre deux idées foireuses pour foutre le bordel.

Toutefois, la comparaison avec Clerks – film qui compensait son manque de moyens par ses trouvailles et son humour parfaitement incorrect – fait mal à cette comédie, qui malgré quelques fulgurances comiques et des dialogues globalement bons n’arrive jamais à reproduire le même niveau de drôlerie. Nous touchons plus à la comédie pour ado ou post-ado, légèrement romantique donc moins incisive. Malgré de nombreuses vannes bien crues, Kevin Smith semble déjà s’être assagi, symptôme qui ne fera finalement qu’empirer à chaque nouvelle écriture de script ; alors oui, Dogma est un tacle à la religion souvent hilarant, la séquence finale de Clerks II est absolument stupéfiante, nous voyons les couilles de R2D2 dans Zack & Miri, et il continue à trouver des idées parfois géniales, mais jamais il ne retrouvera le cynisme et le mordant de ses débuts, et Les Glandeurs – même s’il permet de passer un agréable moment – en apporte déjà la première preuve dans sa pourtant jeune carrière.
Ninesisters
7
Écrit par

Créée

le 18 nov. 2012

Critique lue 762 fois

9 j'aime

1 commentaire

Ninesisters

Écrit par

Critique lue 762 fois

9
1

D'autres avis sur Les Glandeurs

Les Glandeurs
Ninesisters
7

Critique de Les Glandeurs par Ninesisters

Second film de Kevin Smith, Les Glandeurs ressemble à une relecture de son célèbre Clerks avec un meilleur budget : nous passons de la supérette à un centre commercial, il y a plus de personnages...

le 18 nov. 2012

9 j'aime

1

Les Glandeurs
CeeSnipes
8

View Askewniverse, Part II

Ce second film de Kevin Smith, toujours dans le View Askewniverse, est une sorte de teen-movie. Le scénario encore bon comme d'habitude chez Smith est un recueil de dialogues sur les comics, les...

le 28 avr. 2011

6 j'aime

Les Glandeurs
cramazouk
5

Peu drôle voire même lourdaud

Kevin Smith continue l'exploration de son univers avec Mallrats. Mais c'est comme s'il le faisait sans la moindre inspiration. On est heureux de retrouver Jay & Silent Bob, mais c'est à peu près...

le 18 nov. 2013

5 j'aime

Du même critique

Evangelion 3.0 : You Can (Not) Redo
Ninesisters
10

La prochaine fois, j'enlève le bas !

Si je suis légèrement moins emballé que pour les deux premiers opus, je trouve quand même qu’il s’agit pour l’instant du meilleur de la saga. Paradoxe ? Incohérence ? Disons que mon impression est à...

le 30 avr. 2013

43 j'aime

Hellsing Ultimate
Ninesisters
9

Critique de Hellsing Ultimate par Ninesisters

Kôta Hirano est un mangaka plus connu pour la qualité de ses boucheries, enfin de ses manga, que pour son rythme de publication. Ainsi, après le succès d’un premier anime qui ne reprenait finalement...

le 13 mars 2013

38 j'aime

1