Samedi après-midi pluvieux, niché sous la couette, avec le reste de la famille, à zapper sur la télé jusqu'à tomber sur ce film, qui nourrira mon enfance d'un imaginaire de pirates perdus et de trésors enfouis... Ah... j'aurais presque aimé que se fut vrai, seulement quand j'étais jeune, je regardais Star Wars et Indiana Jones en boucle. C'était l'époque où je ne comprenais pas trop pourquoi Indiana Jones changeait son nom avant de devenir contrebandier dans l'espace, d'ailleurs. Une méprise compréhensible à cause du "Temple Maudit", qui partageait le même doubleur que Han Solo. Et s'ils ont le même doubleur, c'est forcément le même personnage. Faut suivre. Nan, du coup, les Goonies, je les ai découvert plus récemment. En fait, gravissimement récemment, puisque le film fut vu de bout en bout fin 2013. Triste, je sais, mais bon, mieux vaut tard que jamais, surtout pour un film d'enfance !

Et pourtant, je sais pas comment j'ai fait pour passer à côté de ce film et m'enquiller pourtant la plupart des long-métrages nécessaires à une bonne culture des années 80-90. C'est fou, j'avais même joué au jeu "The Goonies" ! C'est peut-être là que la méfiance est née, en me disant qu'un jeu aussi proprement sadique ne pouvait être l'adaptation que d'un film qui appréciait de voir mourir les enfants. D'office, je l'avais rangé du côté des films "comme Gremlins", ceux qui ont l'air cool mais dont je me méfie - "Gremlins" étant cool, mais un peu horrifique, donc voué à être méfié par un bambin. Peut-être aussi qu'assez vite, je suis passé à la science-fiction, tant mes films préférés (à l'époque, Star Wars donc, puis Jurassic Park) semblaient laisser entendre que c'était un style tout à fait approprié pour y rêver comme il faut. Le rendez-vous avec The Goonies fut donc raté... et la question qui se pose, du coup, c'est de savoir si, à l'âge presque adulte, on peut avoir un avis parfaitement objectif sur une oeuvre qui est quand même vachement orienté.
La réponse est somme toute oui (je fais plus durer le suspens, c'est fini, ça !). En fait, c'est un postulat à la Club des Cinq, mais avec ce petit truc des films américains de l'époque, qui appréciaient les galeries de personnages croqués en deux trois séquences pour s'attirer un maximum de sympathie avec des répliques parfaitement maîtrisées. Du coup, c'est difficile de ne pas se prendre d'amitié pour Bagou qui parle l'Espagnol couramment, ou pour le héros, qui est un poil rêveur - mais finit par avoir quand même bien raison. Rien que le nom de leur bande, les Goonies, que tous à Astoria (ville où se déroule le film) connaissent, c'est cool. Qui n'aurait pas rêvé avoir une bande dont le quartier murmure le nom ? Bon, à part ceux qui vivent à Los Angeles et font partie d'un gang à 12 ans, mais dans ce cas, ça n'a plus trop de rapport avec les Goonies.
Bon, faut revenir un peu au film : péripéties, trucs marrants, au final, tout le déroulé jusqu'à l'arrivée au bateau est... au mieux, un ventre un peu mou, au pire, pas forcément folichon. C'est davantage l'introduction qui m'a buté, et toutes les séquences intermédiaires, les pauses dans le récit où les enfants s'organisent, se parlent, évoluent - mais comme des enfants, ils découvrent pas le sens de la vie, hein. Le récit, lui, suit simplement son cours, ce qui n'est pas forcément facile. Ben oui, la situation du film, c'est quand même de se baser exclusivement sur le dernier tronçon d'une aventure de chasse aux trésors normale. Je veux dire par là, dans "La Dernière Croisade", modèle du genre, l'exploration du tombeau est le point d'orgue de l'aventure, mais du reste, le récit emmène les protagonistes aux quatre coins du monde. Dans les Goonies, on passe directement à l'exploration d'un "tombeau". Du coup, ça limite forcément le cadre de l'aventure à une succession d'épreuves et à une répétition des mêmes codes.

C'est pas forcément là que le film brille, mais en même temps, j'ai envie de dire que c'est pas là que j'attendais le film. Non, je l'ai déjà dit, je m'attendais à une bande de gamins marrants qui font des trucs invraisemblables et s'amusent et c'est ce que j'ai eu - et ce qui m'a plu. Même ce gros archétype vivant qu'est Data était amusant ! Ouais, je pense que j'aurais aimé voir ce film dans ma jeunesse et plus que tout, je pense que j'aurais aimé partir à l'aventure comme ils le font et découvrir un secret caché près de chez moi. Même si bon, aussi loin dans les terres, ça m'étonnerait que j'y trouve un galion.
0eil
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le 3 janv. 2015

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