Je suis un poil déçu tout de même, j'attendais énormément de ce film, à la réputation hypnotique, grandiose et plein d'autres choses qui évoquerait presque un héritage tarkovskien. Bien entendu, le film est quand même très bon, la réflexion sur la déliquescence d'un monde plongé dans le chaos collectif par un jeune homme humaniste (sous la vraie nature de cette philosophie, c'est-à-dire amère) qui part dans des divagations cosmiques tient la route - le travail de lumière est soigné, les plans-séquences sont parfaitement maîtrisés... On ne s'ennuie pas une seconde, le visionnage n'est pas désagréable... Mais voilà, le film, bien que poétique évidemment, n'arrive jamais à atteindre les sphères spirituelles et métaphysiques - et cela nuit donc à l'hypnose et à l'envoûtement qu'on me promettait, seule la merveilleuse musique, l'intro (sublime) et la fin (tout aussi belle) peuvent prétendre à ces caractéristiques.
Un peu déçu donc mais cela reste bon, voire très bon, et il faut insister sur le fait que l'ennui est totalement absent tout au long de ces deux heures de plans-séquences et de monologues songeurs. C'est assez rare, tout de même.