Tout le sentiment du film est contenu dans sa musique, valuska (ce qui au passage est proprement exceptionnel). Les quelques notes de piano, solitaires et fragiles, de cette fragilité tragiquement inconsciente, baissent peu à peu la tête, happées par la contemplation grave des horreurs de ce monde, tandis que la beauté triste du chant des violons, à l'instar de la mise en scène de Tarr, donne à ce pathétique massacre une beauté tragique. C'est exactement la trajectoire du héros Valuska, complètement broyé par la violence absurde et bête des hommes, sous le regard vide d'un dieu mort livré en pâture.