Les Indestructibles
7.1
Les Indestructibles

Long-métrage d'animation de Brad Bird (2004)

Les Indestructibles, sixième long -métrage des Studios Pixar, est le premier des Studios Pixar à mettre en scène des humains et plus particulièrement : des super-héros. Ce film doit beaucoup à Brad Bird puisqu’il a scénarisé et réalisé le film seul, ce qui était encore du jamais vu pour le studio et pour les films d’animation en général. Autre première : le fait que le film soit réalisé par quelqu’un de l’extérieur du studio puisque lors de ses précédents films se sont principalement les « pionniers » du studio qui ont réalisé les films.
L’histoire lui est venu naturellement en pensant à sa situation : c’est-à-dire comment concilier vie de famille et travail. Le thème des super-héros n’est pas venu par hasard, puisque à la base il avait prévu de faire ce film en rendant hommage aux comics des années 60 et aux films d’espionnage qui l’ont bercé dans son enfance. Après l’échec (au box-office) de son premier film : Le Géant de Fer, il reprend contact avec son ami John Lasseter (tous deux étaient étudiants à la California Institute of Arts, notamment dans la salle A113...), ce dernier impressionné par son film lui propose d’intégrer Pixar et de faire son prochain film avec l’animation par ordinateur puisque Warner Bros a fermé sa branche animation. Ainsi en arrivant à Pixar, Brad Bird a déjà une vision de ses personnages : un père et une mère en crise de la quarantaine, une adolescente timide, un garçon de 10 ans arrogant et un bébé. Sur la demande du studio, il est invité à renouer avec les animateurs du Géant de Fer et notamment Tony Fucile et Teddy Newton, qui ont « conçu » les personnages du film. Bird et son équipe ont donc dû apprendre à utiliser l’animation par ordinateur et passer d’une animation traditionnelle à celle par ordinateur. On connait le résultat…


Ça a beau être le Pixar que j’ai le plus vu, je ne m’en lasse toujours pas. Je trouve toujours l’histoire aussi attachante et aussi bien ficelé. J’ai énormément apprécié comment Brad Bird a posé le début de son film : avec les interviews de Mr.Indestructible, Elastigirl et Frozone qui nous offrent un début de film pour le moins inattendue. Et ensuite la course-poursuite qui nous montre la « routine » de Bob, alors à son apogée en matière de popularité. Tout me semble crédible, je ne vois pas de fausse note ou d’incohérences.


Le fait par exemple que le méchant du film soit en fait le plus grand fan du héros mais déçu et en colère du fait d’avoir été rejeté m’a beaucoup plu puisque je trouve ça assez innovant et assez réaliste.


Tout comme le fait que Bob veuille retrouver sa gloire et son aura passée, comme le montre bien la scène où il est tout seul dans son bureau en regardant avec nostalgie mais aussi envie sa vie de super-héros.


Et c’est donc pour ça qu’il passe « du côté obscur », en acceptant de remplir des missions en pouvant enfin utiliser ses pouvoirs.


La seconde partie qui a lieu


15 ans plus tard s’avère encore plus passionnante, elle mêle habilement une intrigue familiale, l’espionnage (lorsqu’Hélène part à la recherche de Bob et s’infiltre dans la base de Syndrome, ça me fait penser aux films d’espionnage) et l’action avec des combats spectaculaires et épiques : notamment celui de la forêt contre les hommes de Syndrome et dans la ville contre le robot.


Même si l’histoire est excellente, le gros point fort du film reste pour moi les personnages. Je les adore tellement, je les trouve tellement bien travaillé (bien qu’un tout petit chouia stéréotypé) et réaliste. J’ai du mal à en dégager un seul puisque je trouve qu’en groupe/famille ils se complètent bien et c’est à ce moment-là qu’on les apprécie encore plus. Mais si je devais en choisir un duo, ce serait le duo Flèche-Violette. J’adore leur design, leur caractère, leur pouvoir, tout quoi !! J’aime beaucoup Jack-Jack, les rares fois où je le vois j’essaye de le regarder pour voir ce qu’il fait, et à chaque fois il fait des expressions et des mimiques différentes. La scène du repas à la maison (déjà mythique) qui s’achève par son rire est juste excellente et me fait marrer à chaque fois ! Les personnages secondaires ne sont pas en reste non plus puisqu’Edna Mode, Frozone et Syndrome sont bourrés de charisme et ont chacun un caractère bien trempé, surtout la première… ainsi qu’un magnifique design.


Ce qui m’a marqué aussi c’est la facilité qu’à Syndrome à battre Mr.Indestructible, il l‘a « attrapé » deux ou trois fois alors que lui n’a jamais réussi à lui porter un coup. Je pense que ça n’a pas dû lui arriver souvent…


Passons maintenant à la musique de Michael Giacchino, qui avait la lourde tâche de succéder aux cousins Newman. Pour moi c’est une mission réussie pour le compositeur qui nous offre une musique digne des films d’espionnage et des plus grands Pixar, comme l’excellent The Glory Days, le très rythmé 100 Mile Dash, le mystérieux et inquiétant Kronos Unveiled et enfin le très jazzy The Incredits qui clôture le film. Je trouve scandaleux qu’il n’est même pas été nommé à l’Oscar de la meilleure musique.


Les graphismes du film, ils sont très léchés, parfois assez sensuelles (comme Elastigirl), mais sont en général délicieux pour les yeux (en tout cas pour les miens). J’ai adoré les décors dans la base de Syndrome, dans la maison des Parr et bien sûr ceux des personnages (même les « disproportions » entre les corps des membres de la famille Parr ne m’ont pas gêné, au contraire, ça les rend encore plus charismatique et unique. On sent donc qu’au niveau visuelle, Pixar franchit de nouveau un cap. En plus ici c’était la première fois que le studio mise sur des protagonistes humains donc la pression était lourde. Pour moi c’est un pari qui s’est avéré payant au vu du charisme et de la sympathie que dégage la famille Parr.
Le doublage est pour ma part sans fausse note grâce aux excellentes performances de spécialistes du genre : le regretté Marc Alfos (qui nous manquera dans le prochain opus…) et Deborah Perret. Je trouve également très convaincante les performances de Lorie, Simon Koukissa qui doublent avec brio les enfants Parr. Mais je dois dire que les deux doubleurs qui m’ont le plus marqué sont Amanda Lear (Edna Mode) et Bruno Salomone qui double excellemment bien les personnages de Syndrome et Buddy. A vrai dire c’est en regardant le générique de fin que j’ai vu que c’était lui qui doublait Syndrome et j’ai été totalement bluffé. J’espère juste maintenant qu’ils rempileront tous pour le prochain opus (même si ce sera dans Marc Alfos et normalement sans Syndrome).


Les Indestructibles a ainsi permis à Pixar de remporter son deuxième Oscar du meilleur film d’animation d’affilé et nous montre qu’il faut désormais compter sur eux. J’aurais même donner l’Oscar du meilleur scénario et au moins une nomination pour la musique. En plus d’être un succès critique, c’est également un succès commercial puisque le film rapporte plus de 633 millions de dollars pour un budget d’à peine 92 millions.


Pour ma part, c’est une filmographie sans fausse note qui continue puisque ce film s’avère être un excellent divertissement, bourré d’action, d’humour, de combats et de personnages tous plus attachants les uns que les autres.
C'est pourquoi ce Pixar aura toujours une place à part dans mon cœur !

Créée

le 3 mars 2017

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Oromis

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