Indestructibles dans nos coeurs

14 ans et pas une ride
Il y a 14 ans, on découvrait la famille Parr au cinéma. Des parents, une famille qui bercent mon enfance depuis mes 4 ans. Au fils des années, j’ai appris à les connaître, à les comprendre et à les aimer. Le premier film a été un de ces chefs d’œuvre qui t’accompagne pendant de nombreuses années. Un film mélangeant l’action, l’humour et les sentiments de manière cohérente et intelligente. Un film d’animation pour tous les âges traitant les super-héros de manière bien plus mature que la plupart des films live et, qui même encore aujourd’hui, n’a rien à envier à tous ces films Marvel, DC, Missions Impossible ou encore James Bond. Seulement, 14 ans plus tard, on nous annonce leur retour au cinéma. Un retour autant attendu que craint. Mais finalement, il est là… Et qu’est-ce que c’était bon !

Un pur plaisir, une seconde claque aussi grande que le premier. LA leçon de cinéma mélangeant tous les ingrédients pour une suite réussie. Sans en faire trop, elle se révèle plus grande. Sans les trahir, les personnages déjà connus sont développés et les nouveaux sont intéressants et cohérents. Mais soyons méthodiques, ne nous emballons pas.
On retrouve nos super-héros préférés juste après les avoir quittés, face au démolisseur. Après un combat destructeur, on retourne à la réalité : les super-héros sont toujours illégaux. Et cela ne plait pas à un fan milliardaire qui décide, grâce à l’aide d’Elastigirl cette fois-ci, de mettre en place une stratégie pour la réhabilitation des Supers dans le cœur des gens.

Et que dire sur ce film ?
Tout d’abord il se sépare en 3 grandes phases. La première est la mission d’Elastigirl : des scènes d’action bien menées, énergiques et dynamiques, suivies d’enquêtes et de rebondissements pas forcément surprenants ni originaux. Si cette phase ne déçoit pas, c’est surtout grâce au personnage d’Hélène Parr et à la virtuosité des scènes d’action, le tout filmées d’une main de maître et toujours plus inventives.
La deuxième phase est celle sur Bob, essayant de s’occuper de sa famille. Si le principe de base aurait pu être casse gueule, le tout est mené avec humour et intelligence. Ce n’est pas seulement un prétexte à la blague, c’est surtout le moyen de faire ce que les indestructibles ont toujours fait : parler de la famille. Evoquer le rôle de chacun, le fonctionnement, les sentiments et relations. Il est d’ailleurs étrange de voir tous ces thèmes dans un film pour enfant. On n’a pas forcément l’habitude de voir des dessins animés ne les prenant pas pour des débiles et pouvant parler autant aux grands qu’aux petits. Entre les problèmes mathématiques de Flèche, la vie adolescente de Violette ou encore la découverte des pouvoirs de Jack Jack Bob va avoir beaucoup à faire. Véritable héros de cette suite, toujours fun dans ses apparitions, toujours aussi mignon et attachant, le bébé surdoué des Parr est le véritable héros de cette suite. A chaque entrée, il vole la vedette aux autres personnages, même l’apparition d’Edna Mod, pourtant l’un de mes personnages préférés, ne parvient pas à la cheville du bébé indestructible. C’est certainement la partie la plus intéressante du film et la plus drôle.
Enfin, vient la fin en apothéose d’actions toujours aussi bien réalisées et jouissives à regarder. Pour Brad Bird, les super pouvoirs sont l’occasion d’effets de mises en scène originaux et hyper inventifs. Cependant, on pourrait frôler l’overdose et le désintéressement à cause du seul véritable point faible du film : son méchant. On devine assez rapidement son identité et ses motivations. Le tout n’étant pas très développé ou original, le personnage n’est ni mémorable ni intéressant. Malheureusement pour lui, l’hypnotiseur n’arrive pas à la cheville de Syndrôme.
D’ailleurs, le ton du film est étrange, difficile à cerner et très différent du premier. En effet, ce dernier était plus tourné sur la nostalgie, sur le passé rayonnant mais révolu des super héros. On ressentait vraiment cette époque au travers des sentiments des personnages et de leur traitement (la découverte du corps dans la grotte par exemple). Ici, le film se tourne beaucoup plus vers l’avenir avec des codes repris à toute la vague super héros de ses dernières années. Mais il regarde aussi en arrière avec de vieilles thématiques comme celle de la famille déjà évoquée mais aussi celle de la technologie, des différences… Plein de vieilles thématiques que le réalisateur traite intelligemment mais sans forcément y ajouter des aspects révolutionnaires.

Un immense cadeau
Les indestructible 2 c’est donc ça : un pari risqué relevé haut la main. Un cadeau pour tous les fans de la première heure. Pour tous les fans de super héros, les fans de cette famille, de ces personnages et de cet univers. Un cadeau immense que de pouvoir les revoir sous un nouveau jour, vivre de nouvelles aventures. Un film fait avec cœur, respect et passion. 3 choses qui manquent beaucoup à cette génération de produits sans saveurs. Un film qui fait du bien, qui donne de l’énergie et qui réussit à refaire rêver les enfants qui sommeillent en nous.

PS : la BO, plus punchie que l'originale, déchire toujours autant !