Les Indestructibles 2
7.2
Les Indestructibles 2

Long-métrage d'animation de Brad Bird (2018)

Pas de vacances, pas de vie normale, super héros, c’est un travail à plein temps demandant beaucoup de sacrifices. Ca fait peut être plus de 14 ans qu’on ne les avait pas vu au cinéma, Les indestructibles reviennent là où on les avait quitté, comme si le temps c’était figé. Les évolutions techniques ont certes, changées entre temps, nous voila reprendre l’intrigue des indestructibles 1, là où elle c’était arrêtée en 2004. Leur affrontement contre le démolisseur commence…


La famille la plus super héroïque de chez Mickey revient


Tout comme Toy Story 3, Les indestructibles 2, nombreux nous avons été à voir le temps long, trépignant d’impatience avant de voir au moins un bout d’image de ce nouveau film. Ce mois-ci, nous pouvons enfin dire au revoir à l’impatience, la famille Parr revient et le moins que l’on puisse dire, c’est que ce retour sera marquant. En 14 années, Pixar, continuellement en mouvement d’un point de vue animation, voit l’une de ses plus belles œuvres briller de milles feu. A coté des indestructibles 2, le premier opus fait dessins préparatoires. Jamais les Indestructibles n’avaient été si beau et réaliste.


En quatorze ans, le mythe des super héros est devenu la poule aux œufs d'or d'Hollywood. Chacun se demandait si les indestructibles allaient trouver leur place au sein de cet univers gigantesque. On n'est pas chez Dc, on n'est pas chez Marvel, mais chez Pixar. Et pourtant l’animation, la fluidité des mouvements des personnages, les effets de destruction/lumières/ombres/éléments de la nature, l’utilisation de tous les super pouvoirs de nos super héros en collant, les détails des visages (rides, cheveux, yeux, bouche) et leurs expressivités rivalisent avec les plus grands.


Alors que l'introduction originale de notre film s'ouvre sur un morceau de bravoure magistral montrant le potentiel esthétique, comique et spectaculaire de notre deuxième aventure, Brad Bird, en seulement quelques minutes, nous montre qu'il n'a rien perdu de sa superbe. Le scénario différent du premier volet sera travaillé, le contexte aussi, mais surtout, il sera plus que jamais question de l'esprit de famille.


Branle-bas de combat, cette fois, c'est Robert alias Mr Indestructible qui joue les papas au foyer et Helen alias Elastigirl qui part au boulot. Oui, Les indestructibles 2, tout en évitant la redite, inverse les rôles et fait plonger ce second film dans le mouvement girl power. Après tout, depuis l'arrivée de Wonder Woman, il n'y avait pas de raison que Madame Indestructible face encore le ménage en attendant sagement son époux.



Pas de bébé blaster dans la maison, c’est potentiellement dangereux.



Réhabilitation des supers ?


Résultat des courses, Les indestructibles 2 va vous délecter autant d’un point de vue super héroïque qu’humoristique. Alors que nous suivrons avec grand plaisir les aventures super héroïques d'Elastigirl sans faire sombrer ce second opus dans le féminisme, Bob, lui, va enchainer les déboires, cantonné au rôle de père de famille. Là, on comprend vite que le bonhomme, il peut être balèze, il a peut être des super pouvoirs, être parent, ce n’est pas si facile, c’est aussi dur qu’être un héros.


Et si gérer sa maison et ses enfants, c’était ça, être un super héros ? Et si le sacrifice de soi, en plus d’être la plus belle preuve d’amour, c’était la définition même de ce que veut dire être un héros ? Détermination, écoute et intelligence, sont les trois éléments clés pour y parvenir. Deux adolescents dont une en pleine crise à cause d'un jeune garçon, et le petit dernier, Jack Jack, bébé incontrôlable et donc incapable de gérer ses supers pouvoirs, montrant enfin à son cher papounet qu'il a des pouvoirs lui aussi, Bob aura du boulot. Lui il exulte, mais se demande comment il va gérer ça. A travers Bob, les parents apprendront à quel point il est important de prêter attention aux problèmes de leurs enfants et trouver des solutions efficaces afin de les éduquer convenablement.


Sans problèmes, nous jonglerons entre la nouvelle carrière d'Helen, confrontée à un nouveau super vilain nommé L'hypnotiseur, et Bob, devant non seulement prendre sur lui en soutenant sa femme mais en plus gérer Jack Jack, la VRAIE star de cet épisode. Notre cher bambin, mignon, délirant, charismatique alors qu'il ne fait que balbutier, provoquera fou rires et stupeur. Après avoir traumatisé à vie sa babysitter, Jack Jack va rendre complètement dingo son père au bord de la dépression, et découvrant toute l'étendue des pouvoirs semblant êtres sans limites de son fils.


Oh et, comme l’annonçait l’affiche, il est aussi question de l’arrivée d’un raton laveur. Jack Jack Vs raton laveur ?! LE combat de l’année ?! Cette scène d’affrontement improbable et presque cartoonesque entre le gosse et l’animal sauvage est déjà intronisée au rang des scènes les plus cultes de chez Pixar. Là, on rivalise carrément avec les courts métrages de Scrat, l’écureuil de L’âge de glace. Vous en redemanderez presque ! Je comprends mieux la raison de cette réalisation de coffret de marionnettes à l’effigie des deux personnages, en position de combat. Du coup, ça me donnerais presque envie de me les procurer.


D'accord, l'intrigue est prévisible, on se doute de la conclusion mais quel pied. Jamais on n’avait si bien exploité tous les personnages d’un film d’animation ainsi que la vie quotidienne d’un super héros. De l'évolution de Jack Jack à sa sœur Violette et son frère Flèche, en passant par Bob, et Helen, Brad Bird arrivera en plus à nous faire retrouver des têtes connues comme Frozone, Rick Dicker, l'agent du gouvernement chargé de l'anonymat de la famille Parr, ou bien encore la charmante Edna Mode, la Jean Paul Gaultier des super héros. Le rythme quant à lui est fou furieux, dynamique, terriblement inventif, arrivant à faire de ce film un film pour enfant mais aussi pour adultes. Politique, gouvernement, lois, vie en société, monde des super héros dans la vie réelle, double lecture donc.


Alors que la première partie posera les bases et enjeux de notre histoire, se voyant un peu plus sérieuse et politique que d'habitude, passé la première heure, le rire sera au programme. Ce qu'il y a de bon dans Les indestructibles 2 c'est l'équilibre entre action, politique et humour. Jamais l'un n'écrase l'autre. En plus, on se permet même de vous offrir des répliques somptueuses, inspirantes, et réfléchies. Disney/Pixar s’acharne à nous offrir des produits de qualité, sait que dorénavant, toutes les œuvres sont vues par nombreux adolescents et adultes. Les studios continuent donc à soigner l’ambiance de leurs films.


Michael Giacchino officiellement de retour à la composition des musiques, le style James Bondesque années 60 repart de plus belle. Classique, dans le ton du premier film mais juste, tout comme la mise en scène atteignant ici son plus haut niveau. Mise en scène impressionnante, un fait avéré juste. Les courses poursuites, les combats et sauvetages, les cadrages justes brillants donnant la sensation d'évoluer dans un vrai film live de super héros, Les indestructibles 2 arrive non sans mal à égaler les Marvel. Du pur hommage aux films du genre.


Le cahier des charges des films de super héros sera suivit à la lettre, combinant héroïsme et émotion. Seul et unique défaut bien que pas si gênant que ça, le remplacement du regretté Marc Alfos, ancienne voix de bob, par Gérard Lanvin. L'acteur utilise le timbre qu'il faut, prouve encore que même en tant que comédien de doublage, il gère. D'ailleurs, le doublage est excellent. Pour couronner le tout, l’arrivée de tout un tas de nouveaux personnages dont de nouveaux super héros enrichis l’univers. De Voyd, super héroïne et groupie d’Elastigirl pouvant créé des vortex à Reflux, un pépé ayant le pouvoir de se servir de ses reflux gastriques comme d'un pouvoir puissant, et Screech, une sorte de version trapue du Hibou de Watchmen, le fan de super héros jubile, le gosse se marre.



Nous devons changer l’opinion des gens sur les super héros.



Au final, croyez-le ou non, Les indestructibles 2 fait mieux que le premier, surprend autant que le dernier Avenger sortit en salles. Il fallait oser, Pixar l'a fait. Super drôle, super intelligent, super héroïque, super émouvant, super prenant, super attachant. Oh et en prime, avant le film, on a droit à un petit court métrage, Bao, animé croisant ambiance Pixar à ambiance Japonaise. Une histoire kawai qui risque de vous faire fondre. Et ça, c'est pas un coup de Frozone, promis juré.

Jay77
9
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le 25 juin 2018

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Jay77

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