J'entend toutes les critiques dithyrambiques qui disent que cette suite est la hauteur de son prédécesseur et que Brad Bird signe un film d'action familial réussi qui fera date dans l'histoire de l'animation. Alors oui, Les indestructibles 2 allient toujours punch, humour et super-pouvoirs et ce, sur une durée peu traditionnelle pour un Pixar (presque 2 heures) ; le scénario est rudement bien rythmée, sans temps morts et abordant des thèmes autour des valeurs de la famille et de l'identité de chacun (eh oui, la femme qui travaille et le mari qui reste à la maison touche aussi les super-héros) mais aussi plus féministe. J'ai personnellement mis du temps à rentrer dans ce deuxième opus, qui nous plonge in situ dans une attaque au coeur de la ville avec un dynamisme certain et une bonne touche d'humour mais bien que cette famille soit touchante, il manque la touche d'émotion fidèle à tous les Pixar (le premier volet en pâtissait déjà). Le scénario, bien qu'extrêmement vivifiant et divertissant, est on ne peut plus conventionnel et prévisible : l'identité du vilain se flaire à plein nez et la tournure que prend le final sent le réchauffé en mode film d'animation... Alors oui, j'entend le défi accompli du divertissement pour petits et grands et le coup de maitre de Brad Bird pour remettre sur le devant de la scène ces super-héros mais ça s'arrête là ! Pour moi, c'est sans doute le Pixar le plus maitrisé en terme d'action mais ce n'est pas celui qui me marquera le plus : l'émotion et l'originalité en moins. J'ai préféré le premier, plus surprenant et atypique. Mais j'avoue avoir passé un bon moment, généreux dans ses graphismes et endiablé par son rythme, on ne peut que se laisser aller à cette aventure. Les taches quotidiennes de M. Indestructible et les déboires amoureux de Violet ne peuvent que faire écho à nous-même et tout ça parsemé d'interruptions de Jack-Jack en pleine mutation, ce qui en fait le personnage le plus drôle du film. Alors, avec ces ingrédients survitaminés, on ne peut que passer un bon moment ! A noter également la qualité du court-métrage Bao diffusé en première partie de séance ; une métaphore intéressante sur la relation d'une mère à son enfant.