Les Indestructibles 2
7.2
Les Indestructibles 2

Long-métrage d'animation de Brad Bird (2018)

Cette suite s’ouvre pile là où se fermait le premier volet donc j’étais content de l’avoir bien en tête, même si finalement on s’en démarque très vite. Surtout, cet embrayage immédiat crée un vertige étrange dans la mesure où l’on poursuit une scène – concrètement ici celle du démolisseur – alors que les deux films ont quatorze années de différence. Je n’avais vu aucune image de cette suite, pas même une bande annonce, donc j’étais persuadé que les enfants seraient grands, que les parents seraient vieux, enfin bref que l’écart de temporalité jouerait son rôle comme dans n’importe quel film en prises de vues réelles. On le savait déjà mais Les indestructibles aura offert ça de façon plus surprenante : L’animation permet de figer le temps.


 Et pourtant cette suite n’a rien d’un film de 2004 : La dimension est plus féministe (C’est Elastigirl qui bosse, Mr Indestructible qui s’occupe des mômes) et le méchant plus politique que shakespearien, pour le dire grossièrement. Mais surtout, le film est une tuerie rythmique, ça n’arrête pas, aussi bien dans les merveilleuses scènes d’action que les moments plus triviaux, quotidiens, souvent très drôles, parfois agréablement mélancoliques. Et on s’en doutait puisque le premier volet laissait un peu ça en suspens : C’est l’occasion de mettre Jack-Jack, le bébé, sur le devant de la scène et ce sera on ne peut plus jouissif puisque le bambin est doté de multiples pouvoirs et n’en contrôle aucun : Il peut se téléporter dans une dimension parallèle, il est polymorphe, il a des lasers dans les yeux, il se transforme en boule de feu ou en caoutchouc, il peut se cloner, changer sa taille, passer à travers des murs, voler.
Bref, c’est un peu gadget, mais ça occasionne des scènes géniales, drolissimes. Et puis c’est un gadget pas si gratuit dans la mesure où dans cet opus, les pouvoirs des personnages sont reliés à leur personnalité affichée : La virilité du père, l’élasticité de la mère, l’hyperactivité du fils, la timidité de la fille, les pouvoirs semblent être le reflet de leur personnalité. Donc avec Jack Jack t’as vraiment le côté schizo de l’enfant et son appétit de découverte, qui veut tout faire, tout être à tout moment. En tout cas ce qui me séduit tout particulièrement dans cet opus c’est qu’il ne cesse de dire que le vrai super héros c’est celui ou celle qui s’occupe du foyer. En tant que parent, ça me touche infiniment.
Si cette suite est à mon sens aussi délectable qu’on soit petit ou grand, il me semble qu’elle s’adresse avant tout aux plus jeunes et là-dessus il faut saluer son élégance et sa générosité, d’où mon indulgence globale. Dans les (très) bons points à mes yeux c’est qu’il est surtout un film sur la famille donc qu’il tente de s’adresser à toute la famille je trouve ça noble. Dans les mauvais points je pointerai surtout les nouveaux supers qui sont à leurs côtés et qui franchement ne servent pas à grand-chose. La famille se suffisait à elle-même, avec Frozone. A chaud, même si ça gagne en divertissement ce que ça perd en émotion, j’aurais tendance à préférer cet opus. En tout cas c’était cool de voir mon fils (qui adore Les indestructibles) aussi émerveillé de découvrir, au cinéma, la suite des aventures de ses héros en combinaison rouge.
JanosValuska
7
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le 13 nov. 2018

Critique lue 168 fois

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JanosValuska

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