Irish Coffee sans Whisky (ouai un café crème quoi)
Ayant vu Infernal Affairs il y a maintenant plusieurs années et n’ayant pas pané grand-chose, je me suis dit qu’en voir le remake américain tourné par Scorsese, m’aiderait sans doute à mieux piger l’affaire. Au final je pense que je préfère voir un bon film auquel je ne pane pas grand-chose que de subir un montage épileptique transformant un scénario alambiqué en conflit outrageusement manichéen tout en parvenant à ruiner l’intérêt provoqué pourtant par une belle brochette d’acteurs.
Les vingt premières minutes des Infiltrés sonnent un peu comme une longue scène d’introduction présentant les personnages par le biais d’un montage quasi clipesque et un parallèle proche du générique d’Amicalement Vôtre. Vingt minutes c’est long. On se demande à partir de quand le film va réellement débuter.
Après, je ne bouderai jamais mon plaisir de voir jouer DiCaprio qui a lui seul vaut 2 points sur les 6, juste parce que même avec un rôle foireux, il parvient à combler, voire même à ciseler son personnage que ce lourdaud de Scorsese ne semble pas vouloir égratigner. Alors on a donc un méchant et un gentil. Point final. C’est tout de même dommage lorsque l’on voit que dans l’original, on était plus dans un beau camaïeu de gris que dans deux à-plats de noir et de blanc.
Le reste n’est donc qu’un simple thriller à faible suspens, avec une gonzesse qui sert à rien au milieu. Oui carrément à rien car [début de spoil] on ne la voit même pas ouvrir la fameuse enveloppe de DiCaprio à la fin [fin de spoil]. Nicholson en fait des kilos mais au fond, c’est ce qu’il sait faire de mieux, Damon est à son max dans la neutralité faciale et Wahlberg à une coupe de cheveux d’andouille, c’est tout ce qu’on en gardera.
Parfois la caméra de Scorsese semble être prise d’épilepsie, offrant de drôles de ralentis, voire des pauses grotesques au cadrages atroces. Combien de fois n’ai-je pas dit « C’est quoi ce plan ? » ? (Ao saurait peut-être répondre…)
Loin d’être le pire des Scorsese, les Infiltrés n’aura pourtant eu qu’un effet principal, celui de me donner l’envie de revoir le film d’Alan Mark et Andrew Lau.