Histoire de crises : crise de foi, crise existentielle, crise de vocation, crise d'identité. La mise en scène, de bon niveau mais perfectible, est très classique et émaillée de quelques postures (mais le visage de Lou de Laâge s’y prête) et maladresses (caméra portée tremblante par moment, éclairage incongru en particulier sur les scènes de nuit en véhicule).
Aux redondances des choix de mise en images répondent celles de la narration. Vincent Macaigne apparaît dans un rôle autre que celui du trentenaire lunaire qu'on lui connaît. Son rôle, trop accessoire, aurait mérité d'être plus écrit, plus approfondi. Nous espérons que ce premier essai d'élargissement de sa gamme d'interprétation sera suivi d'autres.
Malgré l’intérêt certain de son sujet, le film n'a pas fait écho dans nos cerveaux masculins. A l'image de son titre, le film est hautement féminin par son casting mais également dans sa genèse (réalisatrice, productrice, scénaristes, chef opératrice). Film féminin donc mais également féministe sur certains aspects. Il nous semble que Les innocentes est plutôt destiné à un public féminin sans être pour autant un « film de filles » (cf. son sujet inspiré de faits réels). Les avis féminins sont à privilégier et donc pas le notre.