Les Liaisons dangereuses par Laccio

Fan (je n'en perds pas pour autant mon esprit critique), depuis toujours des Liaisons Dangereuses de Choderlos de Laclos, une curiosité certaine est née pour tout ce qui se rapporte a cette œuvre. Aussi me voilà partie à regarder toutes les versions de ce roman épistolaire. Le film de Stephan Frears se révèle être d'une fidélité accablante, des personnages d'une grandeur affligeante, un jeu de scène digne d'une pièce de théâtre, une Madame de Merteuil incarnée par la truculente Glenn Close qui reste fidèle à l'ouvrage, qui mêle avec aisance, les sentiments aussi faux que sincères oscillant au même titre que le Vicomte de Valmont (incarnée par John Malkovich) entre l'amour et la séduction, qui trouve le parfait équilibre entre l'humour et la noirceur de sa personne.Toutefois une surprise à la première vu de ce personnage. A la lecture du livre on s'attend à une femme plus jeune et bien plus séduisante que l'est Glenn Close dans le film. Toutefois la grandeur de son jeu comble ce manque. C'est un film en outre qui joue sur les faux semblants d'une société dans le fond corrompue mais d’apparence si belle et si luxueuse, avec des décors, des musique à couper le souffle.
Dans ce film Uma Turman joue à la perfection la jeune fille niaise, n'ayant "rien vu". Des répliques fidèles, à regarder toutefois en version originale, des expressions uniques, un choix d'acteur particulièrement bon, avec un plus pour Michele Pfeiffer qui excelle dans son rôle de prude amoureuse. Film qui sans doute participe à la mise en lumière de John Malkovich qui semble être fait pour ce personnage cynique, machiavélique, qui pourtant laisse avec brio de la place pour les sentiments. Un acteur qui n'a pas de succès pour sa "belle gueule" mais bien pour son charisme et ce talent qui dans ce chef d’œuvre prend toute son ampleur. Un film à voir et à revoir, une musique légère à l'image de l'humour subtil glissé dans ce film, des personnages attachants, un séducteur dont le pouvoir traverse aisément les écrans.
Œuvre qui laisse planer le mystère, le libertinage est-il condamné? Y a t-il victoire de l'amour? Dans cette œuvre ou peu à peu les masques tombent, les interrogations restent cependant présentes.