Voici le genre de film sans prétention que j'aime, qui ne cherche que le divertissement de qualité, sans s'embarrasser de diversions, et qui à mon avis n'est pas assez connu, c'est un solide film d'action certes commercial, donc c'est détesté par les critiques intellos, le climat est oppressant et servi par un casting superbe, dominé par un Anthony Perkins cynique et vicieux qui certes cabotine un peu, mais le rôle l'exige, il est vraiment impérial. Le sujet sur ce commando terroriste qui fait chanter le Royaume-Uni aura peut-être plus d'écho aujourd'hui qu'en 1980, en tout cas, il est d'actualité.
Le réalisateur n'est pas tombé dans le piège habituel du film catastrophe, à savoir les rapports psychologiques entre les personnages qui sont souvent caricaturaux ; ici, ceux-ci sont aussi intéressants que les scènes d'action, sans trop les creuser non plus, il y a juste le minimum et ça me convient. Le personnage de Moore en ex-officier de commando misogyne qui préfère les chats, est assez savoureux, il a tourné ce film entre 2 James Bond mais ne peut s'empêcher de satisfaire ses fans avec ses mimiques habituelles. D'ailleurs on peut presque assimiler ce film à un Bond tant l'action et le sujet sont proches ; les 2 stars sont en réalité Moore et Perkins, les autres comme James Mason, Michael Parks, David Hedison ou Jack Watson étant là pour leur servir la soupe, leurs rôles sont assez réduits mais chacun a de petites scènes intéressantes. Le plus étonnant c'est que Perkins et Moore ne se croisent qu'à la toute fin, et de plus j'ai trouvé que Moore avec sa barbe, avait un charisme qu'il n'a pas dans les Bond.
C'est tout à fait le genre de film que tournaient de gros castings de stars à la fin des années 70 et au début des 80, comme le Commando de sa majesté, Passeur d'hommes, les Oies sauvages, le Pont de Cassandra ou Sauvez le Neptune... En tout cas, c'est l'un des derniers bons films d'Andrew McLaglen, réalisateur souvent décrié pour son manque d'ambition artistique, on oublie qu'il a signé quelques bons films commerciaux pour valoriser John Wayne vers la fin des années 60 et début des 70, l'essentiel c'est qu' on ne s'ennuie pas, le suspense fonctionne, en dépit de scènes d'action peu tranchantes (en même temps on est en 1980, la mode du film d'action arrive un peu après), bref pour moi c'est un bon spectacle, formaté mais distrayant, efficace et réalisé avec savoir-faire.

Créée

le 2 mai 2018

Critique lue 465 fois

10 j'aime

7 commentaires

Ugly

Écrit par

Critique lue 465 fois

10
7

D'autres avis sur Les Loups de haute mer

Les Loups de haute mer
Torpenn
6

Jeu de plate-forme

Une sorte de pré-Die Hard avec des hommes-grenouille et des plates-formes pétrolières, finalement ça se regarde gentiment. Une bonne grosse bande-dessinée où Perkins prends en otage un équipage et...

le 17 déc. 2011

7 j'aime

8

Les Loups de haute mer
Jackal
7

Au service antiterroriste de sa Majesté

En mer du Nord, une bande de terroristes s'empare d'un navire ravitailleur, pose des bombes sur deux plates-formes pétrolières et menace de les faire sauter si le gouvernement de Grande-Bretagne ne...

le 9 avr. 2011

6 j'aime

Les Loups de haute mer
LeTigre
7

Cigarettes Kramer ?

La marine Britannique traverse une très mauvaise passe. Lou Kramer, un chef d’un groupe de terroristes, menace de faire exploser deux plateformes pétrolières s’il ne reçoit pas une rançon dans un...

le 24 mai 2017

5 j'aime

15

Du même critique

Il était une fois dans l'Ouest
Ugly
10

Le western opéra

Les premiers westerns de Sergio Leone furent accueillis avec dédain par la critique, qualifiés de "spaghetti" par les Américains, et le pire c'est qu'ils se révélèrent des triomphes commerciaux...

Par

le 6 avr. 2018

121 j'aime

96

Le Bon, la Brute et le Truand
Ugly
10

"Quand on tire, on raconte pas sa vie"

Grand fan de westerns, j'aime autant le western US et le western spaghetti de Sergio Leone surtout, et celui-ci me tient particulièrement à coeur. Dernier opus de la trilogie des "dollars", c'est...

Par

le 10 juin 2016

95 j'aime

59

Gladiator
Ugly
9

La Rome antique ressuscitée avec brio

On croyait le péplum enterré et désuet, voici l'éblouissante preuve du contraire avec un Ridley Scott inspiré qui renouvelle un genre ayant eu de beaux jours à Hollywood dans le passé. Il utilise les...

Par

le 4 déc. 2016

95 j'aime

45