Révélations de la très bonne licence Moi, Moche et méchant qui doit beaucoup à leur humour régressif et burlesque, les Minions se voient offrir une aventure rien que pour eux. L’évidente question que ce spin off induit est de savoir si ces personnages originellement conçus comme une masse assez indifférenciée et au langage incompréhensible auront assez de coffre pour tenir à eux seuls un long-métrage.
La scène d’introduction, très prometteuse et riche de trouvailles originales et franchement rigolotes, laisse pense que oui. Et on se dit qu’en travaillant cette brillante idée selon laquelle les Minions ne s’épanouisse qu’au service du pire méchant que la terre puisse porter, on allait peut-être avoir droit à un road movie truculent sur la recherche du bad guy absolu.
Eh bien pas du tout, que neni, que dalle.
Le scénario va rapidement se révéler d’une grande indigence, tentant de couvrir sa vacuité par une accumulation de sons, de bruit et de couleur. Si certains gags prêtent à sourire, ils ne compensent pas les étonnantes longueurs et les passages bavards (oui, même en minion) ou sans intérêt, assez rédhibitoire pour un film d’animation. Le film se traine laborieusement dans une surenchère d’effets attendus, jusqu’à un final frénétique absolument raté.
Les Minions repose surtout sur deux terribles contre-sens. D’abord celui d’isoler trois d’entre-deux, de leur donner un caractère propre et de les extraire de la « masse », alors que le nombre est justement ce qui les caractérise. Ensuite en les faisant affronter la grande méchante quand elle s’en prend à eux. Ce qui n’a absolument aucun sens si on se base sur le point de départ du film…
On sent donc pendant les trèèèès longues 90 minutes que dure le film que les scénaristes luttent en permanence pour lui donner un semblant de cohérence, en vain. A court d’idées, ils finissent par capituler et se contentent de donner ce que finalement les « consommateurs » ont demandé : du minion, du minion et encore du minion. Jusqu’à l’écœurement. Overdose qui se poursuivra en sortant de la salle de cinéma, dans la rue, à la télé, dans les magasins… Le coup d’état marketing d’Universal a visiblement porté ses fruits au regard des entrées réalisée par ce nouveau produit dérivé opportuniste… Gênant.