Pour une première critique, s'attaquer à un chef d'oeuvre français remaké par des américains (mais après tout, c'est bien nous qui leur avons vendu le bébé), et vu plutôt par obligation qu'autre chose, c'est plutôt duraille. Mais qu'à cela ne tienne!
Soyons honnête, je n'ai pas lu Les misérables (oui oui, huons-moi), mais je connais bien l'histoire. Ce n'est donc pas son traitement intrinsèque, travaillée par l'équipe de Hooper, qui me pose problème. Si on ferme les yeux sur les énormes ellipses infligées au roman, on peut réussir à suivre l'histoire, même si elle perd pas mal en sens.
Ce n'est pas non plus la réalisation de Hooper qui m'ait franchement dérangée, si l'on oublie son style toqué du "j'vais pisser, mais j'ai laissé la caméra tourner" - encore que, ça devient un peu crispant à la longue. Mais admettons.
En fait, et surtout, la vérité sur Les Misérables en chansons, c'est que ce film est la preuve que NON, on peut pas faire une comédie musicale de tout.
D'ailleurs, si je peux me permettre, une comédie musicale, c'est un film qui parle, et des fois, il y a des séquences où des personnages dansent et chantent. Là, j'voudrais pas être méchante, mais j'avais l'impression que les personnages avaient une MALADIE ! Parce que quand on arrive à un point où le héros chante "passe-moi le sel", ça devient compliqué. Quand ils chantent pour ne rien dire - et par là j'entends: ne pas faire avancer whatsoever l'intrigue de l'épopée - ça commence à poser problème. Et quand il s'avère que c'est Russell Crowe (Gérard de l'interprétation masculine de l'année), là ça devient carrément ingérable.
Pour tout dire, voilà un film qui a provoqué chez moi un phénomène auquel je ne croyais pas vraiment : le rire pour échapper à la folie/laideur/peur. L'avantage, c'est que je ne pourrais plus jamais voir ni penser à Russell Crowe sans pleurer de rire. Dommage pour la petite Cosette, (enfant hein), qui promet un peu pour l'avenir.
Conclusion: Mon plus beau fou rire de l'année! J'y suis allée deux fois, pour vérifier. Et bien deux fois, j'ai failli me faire sortir.