Depuis La haine, rien n'a changé...

Si les misérables est un des sommets de l'œuvre de Victor Hugo et que celui-ci en a écrit des passages à Montfermeil, il y a d'autres points communs avec l'œuvre de Victor Hugo et le film de Ladj Ly puisque son dernier roman est "Quatre-vingt treize" et le film de Ladj Ly se passe dans le 93.

Le film de Ladj Ly, vous prends aux tripes. Plus de 20 ans sépare ce film de La haine et le constat est là triste et sombre. Le réalisateur se sert habilement de la misère du genre humain et de sa caméra pour porter à l'écran une histoire relativement prévisible. Ladj Ly n'a pas vraiment tort. Ici il ne cherche pas à compliquer les choses. Il veut juste dire que tout va sauter. C'est l'archétype même du film qui montre que rien a changé. Il n'y a pas d'espoirs. Alors ce film, c'est quoi : Ce film n'est pas un western, dans un western quelque qu'il soit il y a les bons et les méchants. Dans ce film il n'y a pas de bon. Dans ce film personne ne s'aime vraiment. Le respect ne fait pas parti de la distribution. Ce film n'est pas un thriller, dans un thriller il y a du suspense et de l'ingéniosité. Dans les misérables il n'y a pas ce genre de chose. Lady Ly ne joue pas avec le spectateur, il ne l'informe pas à son insu. Il allume juste une mêche, un cocktail molotov. Ce film n'est pas non plus un film d'horreur. Dans un film d'horreur, il y a une maison isolée, du sang et une ambiance qui s'installe sur la durée. Là, le film de Ladj Ly ne vous propose aucune échappatoire, vous êtes dedans jusqu'au cou et quand vous sortez de la salle vous ne comprenez pas vraiment ce que vous avez vu.
Ce film est juste un cri.