Visuellement épatant avec sa direction artistique cartoonesque très réussie, Les Mitchell contre les machines est sans aucun doute le meilleur film d’animation que j’ai pu voir depuis bien longtemps.


L’animation est une franche réussite avec cet habile mélange d’images de synthèse et d’incrustations dessinées à la main, contribuant à donner au film de Mike Rianda et Jeff Rowe une identité bigarrée bien à lui. L’univers est beau, créatif (la base des machines notamment, très inspirée de Tron) et donne lieu à des séquences délectables comme lors de cette course poursuite effrénée dans un supermarché face à des machines à laver et des micro-ondes tueurs d’humains.


Construit sur une narration classique, le film met en scène une famille dysfonctionnelle très attachante (accompagnée de leur hilarant chien qui louche) aux personnalités originales et surtout évolutives (joie !). Sans baisse de régime aucune, on est embarqué à leurs côtés dans une folle chevauchée à travers les États-Unis dans l’espoir de sauver le monde des machines qui en ont pris le contrôle par l’intermédiaire d’une IA rebelle.


Bourré de références à la pop culture qui parleront principalement à la génération Z (ainsi qu’à leurs géniteurs), Les Mitchell se révèle à mesure qu’il avance une critique intelligente et amusante sur les technologies et leur aspect invasif dans notre vie quotidienne. Jamais moralisateur, jamais totalement décalé non plus, il écorne au passage les GAFA et autres géants de la Silicon Valley (Elon Musk en tête) en exposant les risques induits par leur intrusion toujours plus poussée dans notre vie privée, et plus largement notre imaginaire collectif, nos représentations.


Le film alterne avec une formidable aisance des gags tous plus drôles les uns que les autres, se renouvelle constamment et n’ennuie pas une seule seconde, y compris durant les moments plus portés sur l’émotion (pourtant le gros point faible des films d’animation grand public habituellement). Proposant également une réflexion sur la parentalité et la famille loin d’être superficielle pour un film de ce genre, Les Mitchell achève de nous convaincre par une fin tout bonnement sidérante de douceur et de positivité, qui m’aura même arraché quelques larmes !


Que dire d’autre si ce n’est qu’il faut voir ce film virevoltant de légèreté, heureusement épargné de toute propagande bien-pensante et inclusive – elle y est, mais très subtile – à la différence du dernier Pixar pour ne citer que lui : que ça fait du bien de se retrouver face à un film « normal » et plein de bonnes intentions en 2021 ! Merci les Mitchell !

grantofficer
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Les meilleurs films de 2021 et Les meilleurs films d'animation (dessins, 3D etc.)

Créée

le 7 mai 2021

Critique lue 196 fois

grantofficer

Écrit par

Critique lue 196 fois

D'autres avis sur Les Mitchell contre les machines

Les Mitchell contre les machines
Velvetman
7

Virée déjantée

Les Mitchell contre les machines est une belle réussite. Euphorisant et souvent décapant, ce film d’animation est une boule d’énergie qui balaie tout sur son passage. Dès les premiers instants, on...

le 3 mai 2021

25 j'aime

Les Mitchell contre les machines
bunhibe
5

Dépassé dès la sortie

Faire un film ancré dans l’époque actuelle et baignant dans des références typiquement d’aujourd’hui, ce n’est pas chose facile. A plus d’une reprise, les tentatives d’usage de « meme » ou...

le 8 mai 2021

23 j'aime

1

Les Mitchell contre les machines
ManzaSky
4

Reddit Player One

Un père perds le contact avec sa progéniture et organise un road trip en quête d'une complicité retrouvée. Bon jusque-là on est sur le même pitch que celui de Dingo & Max de 1995, sauf que depuis,...

le 2 mai 2021

23 j'aime

4

Du même critique

My Name
grantofficer
6

The Girl From Nowhere

Un an après le très surprenant Extracurricular, Kim Jin-min rempile avec un nouveau drama produit par et pour Netflix. Cette fois le bonhomme s’inspire de l’univers des gangs et des stups pour...

le 16 oct. 2021

21 j'aime

1

My Mister
grantofficer
9

Un homme d'exception

Je ne vais pas y aller par quatre chemins : My Mister est l'une des plus belles séries que j'ai pu voir récemment. L'histoire de la série tourne autour des deux personnages de Park Dong-Hun,...

le 28 mai 2020

21 j'aime

15

Stranger
grantofficer
9

L'arbre qui cache la forêt (critique saisons 1 & 2)

Critique de la saison 1 Stranger, de son nom original coréen Secret Forest, nous plonge dans une affaire criminelle atypique dont a la charge un procureur génial qui, à la suite d'une opération du...

le 16 mars 2020

19 j'aime

11