De triste noces
Un très bon Chabrol qui montre parfaitement la frustration d'un homme et d'une femme mal mariés, qui vont devenir des amants tellement passionnées l'un de l'autre qu'ils seront prêts à tuer leurs...
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le 18 août 2016
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Encore et toujours la chronique de la bourgeoisie provinciale, assaisonnée d’un fait divers meurtrier. Ici, il s’inspire de l’affaire des amants diaboliques de Bourganeuf, un petit village de la Creuse qui a été le théâtre d’un double meurtre visant les conjoints respectifs de deux amants. Toutefois, cette affaire qui se déroulait dans un milieu prolétaire est ici transposée par Chabrol dans la haute bourgeoisie provinciale, milieu qu’il connait particulièrement bien pour l’avoir cotoyé et portraituré dans ses précédents longs-métrages. Là où le cinéaste pouvait se contenter d’évoquer ce simple fait divers sans lui donner de relief, il ajoute au passage une virulente critique politique adressée à la France conservatrice de Pompidou.
A travers le personnage incarné avec gourmandise par Claude Piéplu (dans ce qui reste un de ses meilleurs rôles), le réalisateur dénonce la corruption du personnel politique et notamment la collusion entre petits élus et députés. D’ailleurs, cette approche sans concession de la vie politique française a valu au film d’être interdit de sortie durant un mois afin de laisser les élections législatives se dérouler sans heurt, preuve de la belle clairvoyance dont a su faire preuve son auteur. Porté par une ironie cinglante et un humour féroce totalement jubilatoire, Les noces rouges est aussi l’occasion pour Chabrol de conter une histoire de passion charnelle dévorante dont les protagonistes principaux sont les premières victimes. Alors que Stéphane Audran joue à merveille la partition de la bourgeoise frustrée, Michel Piccoli se glisse avec beaucoup de conviction dans la peau de ce politicien « de gauche » qui n’hésite pas à se compromettre pour assouvir son désir envers une femme mariée. Servi par un trio de comédiens savoureux, Les noces rouges n’apporte sans doute pas grand-chose de neuf à l’univers du cinéaste, mais il procure un plaisir fou qui reste ancré en nous longtemps après la projection. Assurément la marque des grands films.
Et puis il y a Stéphane Audran qui joue sans jouer ...
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le 18 oct. 2015
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