Un Spin Off d’X-Men intimiste et discret
Dernier X-Men avant embarcation pour le MCU. Je sentais venir la frustration avant même de passer la porte de la salle de ciné. Ma frayeur principale : la durée bien trop courte compte tenu de l’histoire promettant de faire des ravages sur le visionnage. Je me doutais que j’allais voir encore du film de super héros trituré sur la table de montage, transformant cette œuvre en tragédie d’une frustration sans égal. Ca n’a pas raté, « Les nouveaux mutants » aurait pu être mieux s’il avait eu plus de temps. Toutefois, « Les Nouveaux Mutants » même s’il n'est pas le meilleur opus de la franchise X-Men, il n'en demeure pas moins rempli de courage.
L'envie de se détacher du format narratif habituel lié à la franchise sent la belle ambition d’une réalisateur et d’une équipe désireux de conclure en beauté une franchise culte. Une première, cette œuvre change l'ambiance du genre auquel nous sommes habitués depuis temps d'années. Imaginez un peu « Vol au dessus d'un nid de coucou », « Freddy 3 : Les griffes du cauchemar » et « Breakfast Club » cohabités avec l'univers des X-Men?
« Les Nouveaux Mutants » ne verse pas dans le blockbusters bourré d’effets spéciaux spectaculaires. « Les Nouveaux Mutants » colle au charme de l’univers X-Men parlant avant tout de l’être humain derrière les pouvoirs. Ici donc le film penche vers le psychologique, proposant de nous coller de très près à cinq jeunes mutants en proie à leur propre démon intérieur tout en développant leurs rapports les uns avec les autres, surveillés par un médecin digne successeur de l’infirmière Ratched. Hélas, vous vous en doutez, ce Huis-Clos Horrifique/Claustro porte bien son surnom de « film maudit ».
Une réalisation brouillon manquant de professionnalisme, un coté horrifique pas assez poussé et mis en avant, un manque de folie, une Anya Taylor-Joy tête à claques , caricaturale, surjouant une bonne partie du film avant de comprendre ses erreurs et les rectifier, des trous visibles entre certaines scènes, une première heure prenant un peu trop son temps pour une dernière demie heure un peu plus intéressante, truffée de bonnes idées en terme de chara design, effets spéciaux, musiques et scènes d'action.
« Les Nouveaux Mutants » est capable de meilleur comme du pire. Capable de vous endormir comme de vous réveiller violemment, de vous impressionner et de vous laisser de marbre, de vous émouvoir et de vous laisser de glace. On peut reprocher beaucoup de choses à ce film, pas celui de prendre des risques en nous emmenant autre part.
Je n'ai pas détesté « Les Nouveaux Mutants », j'ai aimé les idées qu'il essayait de proposer (Anya-Taylor Joy armée d’une épée magique se formant tel une extension de son bras fracassant du démon avec l’aide de son dragon, je suis ultra fan), le petit air de Teen Movie des nineties, le casting fait d'acteurs et d'actrices interprétant des personnages bien développés et donc attachant (mention à Charlie Heaton et Maisie Williams), certains plans, les références à X-Men bien placées, le design des « Smiley Men » (cousins par alliance du Crooked Men, The Pale Man, et les Gentlemen ), les musiques composées par un Mark Snow plus inspiré que lors de la saison 11 d’X Files, et ces petits clin d'œil à Buffy contre les vampires. Clin d'œil en lien d'ailleurs avec l'une des menaces de notre histoire.
Mon père m'a raconté une légende qui parlait d'un ours, d'un ours
démon qui vit en chacun de nous et qui se nourrit de nos peurs. Quand
on vient au monde, l'ours est minuscule et frêle. Et plus on vieillit,
plus nos peurs se développent, plus l'ours démon devient grand et
fort.
Au final, le montage aux coupes bien trop visibles gâche le plaisir qu’aurait pu procurer jusqu’au bout ce film, la franchise X-Men part sur une note amer. « Les Nouveaux Mutants », un petit film de super héros jouant les œuvres discrètes et intimistes, essayant d'allier horreur au genre super héroïque. Dommage pour un film si sympa, différent de ce que l’on a l’habitude de voir, d’avoir été si freiné par diverses éléments perturbateurs.