Pas si terrible...

Une affiche accrocheuse, une bande-annonce endiablée, une presse (enfin une partie) dithyrambique, assurément « Les nouveaux sauvages »… belles promesses d’un film hilarant… mais on le sait, cela ne vaut qu’à ceux qui les écoutent. Je n’ai pas ri autant que j’en avais envie, j’ai plutôt souri, excepté pour la séquence du mariage, vraiment réussie elle. Damian Szifron renouvelle un genre quelque peu délaissé depuis la fin des années 70, le film à sketches, qui a fait la gloire de la comédie italienne notamment. Et la référence en la matière n’est autre que « Les monstres » de Dino Risi en 1963, complété par « Les nouveaux monstres » du même Risi auquel se sont ajoutés Scola et Monicelli. Et cette référence n’est pas anodine, puisqu’on y retrouve une espèce de filiation dont les mises en situation subversives, les personnages infâmes, l’humour grinçant et une certaine immoralité sont les composantes principales. Le dénominateur commun des films à sketches est le côté inégal d’un épisode à l’autre, il en est toujours un ou deux meilleurs que les autres, ce qui vient casser le rythme global. Et « Les nouveaux sauvages » ne faillit hélas pas à cette règle. Par ailleurs il y a également une espèce de surenchère du toujours plus délirant qui ne tient pas ses promesses et qui fait l’effet d’un pétard mouillé. Cette chorale de pétage de plombs en chaine se veut corrosive, de second degré, elle est surtout une accumulation de comportements névrotiques primaires qui laisse peu de place à une quelconque humanité. C’est sans doute c qui fait la différence avec les films italiens. Nous sommes ici beaucoup plus dans une espèce de « Creepshow » à la Roberto Rodriguez sauce hispanique. C’est plaisant, parfois amusant, mais guère plus !