Les Oiseaux sous ses airs de film d'épouvante, trouve surtout sa force et sa grâce à travers l'ingéniosié de la mise en scène du Maître. Doit-on parler d'un film technique ? Assurément.
Ils sont mignons les petits pioupious dans leur cage dorée, c'est vrai après tout il y a plus désagréable que le roucoulement d'une colombe ou les rires d'un perroquet. Mais Alfred en a décidé autrement, chez lui les oiseaux sont vicieux et ils attaquent les petites bourgades isolées tels. Difficile de ne pas y voir ici une certaine critique de l'industrialisation, même si j'avoue aller plutôt loin en évoquant cela, le but principal du film étant de vouloir provoquer la terreur.
A vrai dire d'ailleurs, en parlant de terreur ça fonctionne. Adepte des huis-clos dont certains ont fait sa renommé (Le Crime était presque parfait, Une femme disparaît ... pour ne citer qu'eux), Hitchcock nous immisce ici dans le quotidien chamboulé d'un petit village à l'écart de tout. La belle Tippi Hedren trouve ici sa place, bien plus que dans le morne et terne Pas de printemps pour Marnie. Sa plastique superbe en impose beaucoup et fait même de l'ombre aux autre comédiens. Hitch filme une nouvelle fois son actrice sous toutes les coutures, littéralement fasciné. Il nous impose frontalement et cruellement une scène d'attaque assez horrible dans le grenier de la demeure Brenner, parfaite métaphore du viol.
En ce qui concerne la technique, il faut tout de même souligner le travail considérable effectué. Notamment ces plans larges iconiques où les oiseaux foncent tout droit dans la foule, ou bien encore le travail sur la lumière et la photographie. Tout est aux petits oignons, très organique pour un film qui finalement ne peine jamais à faire froid de le dos.
Pas mon Hitchcock favori, mais en tout cas une bonne leçon de mise en scène (encore !) diluée dans un postulat où se mêlent romance suave et terreur primale. Et dire que j'avais peur des poules ...