Une expérience esthétique de la destruction

"Les Petites Marguerites" semble une expérimentation artistique tous azimuts de la destruction.

• les héroïnes découpent (beaucoup), brûlent, piétinent, dévorent.


• elles recherchent "la dépravation", ne ressemblent à rien, font des choses qui n'ont aucun sens, qui horripilent tout le monde y compris le spectateur. Elles ne se conforment ainsi pas à ce qu'on attend d'héroïnes de films (ni de femmes, ni même d'êtres humains).


• leur périple est absurde, il n'y a pas réellement d'évolution.


• il y a des essais de collage et de découpage et des ruptures de tons, de rythme qui rappellent des explosions et des destructions.


• même le son parfois est disjoint de l'image (dans la première scène).
  Certes, il y a un récit et un propos. Le film est un manifeste du rejet de la société tchèque de l'époque, qui rejette les comportements antisociaux, alors même qu'elle est en guerre, et donc destructrice de la société.
  Pourtant, je pense que les deux "Marie" ne sont en réalité pas des personnages, mais des performeuses. Il remet en cause le bon goût mais aussi les codes de la grammaire cinématographique. Et si le cinéma était autre chose qu'une oeuvre narrative? C'est surtout un essai de déconstruction esthétique quasi-pure qui fait des propositions au spectateur.
  Pour ma part, je n'ai évidemment pas été touchée par l'histoire. Mais, j'ai été enthousiasmée par ces propositions.