Jusqu'à présent, le football avait très peu inspiré le cinéma, voire même mal inspiré. Entre la soupe industrielle type "Goal" et les comédies potaches pour beaufs genre "3 zéros" ou "les seigneurs", c’est peu dire si mes deux passions n’avaient pas su se conjuguer avec beaucoup de bonheur. Car oui, le football pour moi est aussi une passion, et trop souvent le cinéma est passé à côté de ce qui en faisait la substance : non pas le grand spectacle, mais bien l’aventure initiatique et humaine. Donc, ô gloire à ces "petits princes" d’avoir ENFIN su saisir cette dimension. Ce film a le mérite d’avoir une démarche pure et éclairée. Non seulement le regard sur le monde du football – pas le foot business – est juste car il est présenté comme un monde d’enseignement et d’initiation, mais en plus la forme de ce film a parfois le mérite d’être très pertinente. Certes, cela fait cinéma « premier jet » parfois, presque amateur, mais sur certains moments, le film touche incroyablement juste et témoigne d’une maitrise qui parfois m’a bluffée. Je l’ai d’abord ressenti dans l’interprétation. On sent que les gamins ont avant tout été pris pour leurs qualités de footballeur, mais sans chichis, ils savent se faire de très bons comédiens, notamment Ralph Amoussou qui m’a fait penser à un Isaac de Bankolé en plus jeune. Et que dire des trois adultes qui encadrent nos jeunots, Reda Kateb, Olivier Rabourdin dans le rôle du père et surtout – la pièce maîtresse – le remarquable Eddy Mitchell en coach vieux routard parfaitement impeccable. Mais cette capacité à se transcender dans la simplicité, je l’ai aussi ressenti dans la forme donc, notamment dans la manière de tourner les matchs. C’est limpide, clair, et surtout cela utilise le mouvement, le montage et le ralenti avec beaucoup de justesse. C’est bien simple, c’est le premier film où j’ai clairement revécu mes sensations sur le terrain. On sent que le regard de Vianney Lebasque est avant tout un regard de joueur, et pas simplement celui d’un spectateur de télé... D'ailleurs, au fond, toutes ces qualités se ressentent surtout dans le final : c’est un quart d’heure tout simplement parfait à mes yeux, aussi bien dans la forme que dans l’écriture. Parce que oui, aussi simple soit-il, ces « Petits princes » ont su faire dire au football tout ce qu’il avait à nous dire, si bien qu’il n’est même pas nécessaire d’aimer ce sport pour apprécier ce film à sa juste valeur. Enfin bref, pour moi, ces "Petits princes" font clairement partie de ces bonnes surprises de l’année 2013 : indéniablement.

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le 5 oct. 2017

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