C'est la nouvelle petite pépite des studios Aardman, auteurs des mémorables Wallace & Gromit et du non moins mémorable Chicken Run, les rois de l'animation en pâte à modeler et de la stop-motion (l'animation image par image). Ayant tenté de percer dans le milieu de l'animation numérique ces dernières années sans grands succès, les studios reviennent avec ce Pirates... au genre qui les a révélés.

Le pitch est déjà en soi alambiqué et révèle bien la loufoquerie du projet caractéristique de l'humour Aardman : toutes les mers du monde sont occupées par la marine britannique victorienne. Toutes? Non! Un seul bout de mer aux mains des pirates résiste encore et toujours à l'envahisseur. Un d'entre eux, The Pirate Captain, veut de son côté remporter le Pirate Award du Pirate de l'année mais lui et son équipage transpirent la lose. C'est sans compter sur une rencontre impromptue qui va les emporter dans une série de péripéties rocambolesques. L'histoire n'a ni queue ni tête, c'est foutraque, cartoonesque et le film prend un malin plaisir à jouer avec l'histoire d'une manière qui n'est pas sans rappeler les films des Monty Python.

Porté par des dialogues hilarants et des personnages hauts en couleur, le film est un petit bijou de comédie, qui fera rire les petits et surtout les grands.
L'humour joue tout le temps sur deux niveaux de lecture : les jeunes seront émerveillés par les facéties burlesques des corsaires et les adultes se surprendront à relever un nombre incommensurable de références, clins d'oeil et autres petits détails comiques. Chaque plan renferme une trouvaille et plus d'un visionnage sera nécessaire pour toutes les saisir mais le film, dans cette générosité, en vaut la peine. Complètement barré, on tient sans doute dans ce film l'un des prétendants au film le plus drôle de l'année.

La technique n'est pas en reste : l'animation est magnifique, le character design toujours aussi inspiré, les décors toujours aussi soignés et magnifiques et le casting vocal est tout simplement divin. Hugh Grant, Imelda Staunton (connue avant tout comme Dolores Ombrage dans Harry Potter et un des meilleurs seconds rôles du cinéma anglais), Salma Hayek, Brendan Gleeson, Jeremy Piven, Martin Freeman ou encore David Tennant. Le film étant un film d'animation à cible familiale, sa distribution en VO est plus que réduite, mais si vous le pouvez, allez le voir en VO pour saisir toute la subtilité des dialogues, qui résiste parfois déjà assez mal à la traduction dans les sous-titres.

Enchanteur, trépidant hormis un petit coup de mou au bout de trois quarts d'heure, aussi accessible que profond, Les Pirates, bons en rien, mauvais en tout est une réussite totale et bien plus qu'un simple dessin animé.
Sharpshooter
8
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le 29 mars 2012

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Julien Lada

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