Les Raisins de la colère (The Grapes of Wrath), est un sublime drame social et humain réalisé par John Ford, écrit par Nunnally Johnson d'après le roman de John Steinbeck.... qui met en scéne l'histoire de la famille Joad (joués par Henry Fonda (Tom Joad), Jane Darwell (« Ma » Joad), Charley Grapewin (« Granpa » Joad), Dorris Bowdon (Rosasharn Joad Rivers), Eddie Quillan (Connie Rivers, mari de Rosasharn), Russell Simpson (Old Tom « Pa » Joad), O. Z. Whitehead (Al Joad), Zeffie Tilbury (« Granma » Joad), Frank Sully (Noah Joad), Frank Darien (Oncle John Joad), Darryl Hickman (Winfield Joad) et Shirley Mills (Ruthie Joad), qui lors de la Grande Dépression américaine marquée par les séquelles de la crise économique et le Dust Bowl dans le sud du pays... est poussé sur les routes et plongés dans la misère pendant la crise économique de 1929.... chassés de leurs terres par les banques qui prennent possession de leurs biens fonciers... Le premier chef d'oeuvre du grand cinéaste John Ford... qui parle d'un monde qui disparaît, celui de la famille unie et des traditions séculaires (scène du vieux camion dans lequel monte toute la famille et que quitteront successivement le grand-père, la grand-mère, le gendre puis le fils aîné)... et d'un autre monde qui va naître, enfanté dans le désarroi, le doute, la souffrance.... Ce parcours s'accompagne d'une volonté plastique constante... L'expressionnisme (superbe photographie de Gregg Toland) qui se manifeste aussi bien dans la disposition des personnages, par groupes figés dans le cadre, que dans les éclairages, à la bougie ou par les phares des voitures... Les raisins de la colère allie un incontestable engagement social avec une parabole sur le motif biblique de la Terre Promise. A Peter Bogdanovitch qui lui demandait ce qui l'avait attiré dans les raisins de la colère Ford répondait avec la plus grande simplicité : "Je l'ai aimé, c'est tout. J'avais lu le livre - c'était une bonne histoire- et Darryl Zanuck en possédait un bon scénario. L'ensemble m'attirait - il s'agissait de gens simples- et l'histoire rassemblait à ce qui s'était passé en Irlande, lorsque l'on a chassé les gens de leurs terres et qu'on les a laissés errer sur les routes jusqu'à ce qu'ils meurent. J'aimais l'idée de cette famille partant et tentant de trouver son chemin dans le monde".... Enfin bref, John Ford signe une fable assez amère sur une Amérique en crise a hauteur très humaine qui véhicule une idéologie marxiste (nous nous sommes pas encore dans un anticommuniste primaire) d'une force qui étonne encore aujourd'hui !

Eric31
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le 29 déc. 2015

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