Les Runaways par AlexLoos
Faire un biopic sur un groupe peu connu des années 1970, par une réalisatrice qui n'a jamais fait autre chose que des clips est un pari assez risqué. Adapté de la biographie de Cherrie Currie, on nous raconte donc ici les 5 années d'existences des Runaways, groupe féminin et féministe glamrock datant de 1974. Alors comment faire pour faire rappliquer le public? Facile : Kristen Stewart et Dakota Fanning, les deux jeunes filles en fleur de Twilight.
Et ben ici, inutile de dire qu'elles ne sont plus en fleurs. Si les Runaways sont si connues, c'est parce que c'est un des premiers groupes de rock entièrement féminin. On assiste alors à une libération des mœurs mais aussi à une libération des actrices, alors à milles lieux de leurs rôles insipides dans le tout non moins insipide film de vampires insipides. Ainsi, Dakota Fanning (qui a bien grandi) n'hésite pas à enfiler des tenues qui relève plus de sous-vêtements qu'autre chose. Et Kristen Stewart? Elle embrasse filles et garçons en spandex moulant. On sera également très étonné de leurs prestations très justes tant on n'avait plus aucun espoir en l'interprète de Bella. Mais celle qui confirme qu'elle deviendra une grande actrice est Dakota Fanning, découverte dans la Guerre des Mondes.
Les deux incarnent donc parfaitement les leaders des Runaways. C'est d'autant plus bluffant quand on voit la ressemblance physique et vocale avec Joan Jett et Cherie Currie. Car oui, ce sont les deux actrices qui chantent et oui, elles gèrent vraiment.
Le gros défaut du film est sans doute son scénario. Très convenu, le film ne sortira jamais des sentiers battus et ne dépassera jamais le stade du biopic.
Ceci est probablement dû au fait que c'est donc tiré de la biographie de Cherie Curie et que Joan Jett était présente sur le tournage. Il nous sera difficile de savoir si certains passages de leur vie ont été édulcorés, mais c'est fort probable. Aussi, beaucoup d'enjeux seront mis de côté, notamment deux principaux. Tout d'abord celui de l'émancipation et de la libération des jeunes filles, ainsi que l'influence qu'elles ont eu sur le futur et sur leur fan. On ne saura alors jamais quel rôle les Runaways auront joué en tant qu'icône du rock féminin. Visiblement, ils n'ont aussi eu aucune critique négative. Etant un des premiers groupes composés entièrement de femmes, il est à mon avis difficile de ne pas avoir quelques détraqueurs et autres articles descendants le groupe. Enfin, sans repère temporel, on a l'impression que le succès s'est fait en quelques semaines, amenant ainsi le talent, passant de répétitions bancales en caravanes à concerts pleins à craquer et tournée internationale.
Pour finir, on assiste au premier long métrage de Floria Sigismondi. Rien de transcendant donc si ce n'est qu'on a régulièrement l'impression d'être dans un clip. On soulignera quand même l'érotisme de certains passages, même si (oui, allez, je le dis, Kristen Stewart montre furtivement ses seins, et de loin) tout est suggéré et rien n'est montré. Heureusement, c'est compensé par une bande originale du tonnerre où le son des guitares des 70s chatouillera nos oreilles, nous offrant alors certains passages (notamment celui du concert au Japon) incroyable.
En somme, Les Runaways reste un bon film, intéressant, mais rien de transcendant si ce n'est qu'on peut voir Kristen Stewart sortir de son rôle de mormone, montrer ses seins et faire des bisous à Dakota Fanning.