Durant les années 60, il existait déjà des groupes de pop exclusivement féminin, les Ronettes, les Supremes... mais rien d’équivalent aux Runaways. Le groupe est le fruit de la rencontre en 1975 entre un producteur excentrique, Kim Fowley… et deux musiciennes débutantes et timides Joan Jett (guitare, chant) et Sandy West (Batterie) auquel se joint la spectaculaire et provocante chanteuse Cherrie Currie. La moyenne d’âge du combo tourne autour de 15-16 ans. Envisagé au départ par Fowley comme un freak show (des filles qui font du hard rock de mâles) le groupes arrive malgré tout à s’émanciper de cette encombrante étiquette, imposée par leur producteur, en produisant des shows et une musique qui assure tout en transcendant les barrières des clichés. Le tube « Cherry bomb » à d’ailleurs plutôt bien traverser les années pour devenir un petit classique. Le groupe ne survivra pas aux addictions divers de sa chanteuse vedette et se sépare à la fin des années 70. Joan Jett entamera une carrière solo avec le succès que l’on connaît, quand à Cherrie Currie, elle tentera un come back mitigé après une cure de désintoxication.
Tiré de son autobiographie, le film revient essentiellement sur son parcours chaotique, à la fois objet sexuel (au grand regret de Joan Jett qui pensait que ça desservait la musique) et jeune femme qui tente de s’affirmer dans un monde essentiellement masculin. Les comédiennes se livrent à un jeu de mimétisme assez fabuleux, Michael Shanon en Kim Fowley toujours sur le fil d’un personnage à la limite de la caricature, arrive à être drôle et ambigu. Mais ce qui ressort de ce biopic c’est bien la qualité des morceaux des Runaways. Elles ont par ailleurs ouvert la voix à de nombreux groupes dans les décennies suivantes : Les Slits, les Raincoats, Les Gogo’s entre autre pour le punk, Girlschool pour le Heavy Metal ou encore les groupes de Riot Grrrrils des années 90.