Lettre du grand Schtroumpf

SensCritique>Films>Animation>Les Schtroumpfs>Critiques>Avis de Veather

Film de Raja Gosnell (2011)

Voir le film

Netflix

Toutes les offres VOD

Lettre du grand Schtroumpf

Name: Lettre du grand Schtroumpf
Item: Les Schtroumpfs
Rating: 1
Author: Veather

Chers lecteurs du monde réel,

Je schtroumpfe cette page avec le sang d'un schtroumpf. Je vais essayer de limiter l'emploi du langage schtroumpf dans mon texte pour qu'il demeure compréhensible à l’international, mais je ne schtroumpfe rien. Moi, grand Schtroumpf, suis le dernier survivant, et ce que vous lisez seront sans doute mes derniers schtroumpfs. Le village a perdu ses couleurs, les maisons champignon tombent en ruine. La forêt maudite est en feu et l'odeur de chair brûlée schtroumpfe déjà mes narines... Dans les décombres d'une demeure j'ai trouvé une plume, mais l'encrier est cassé. Je schtroumpfe donc la pointe dans la flaque de sang qui s'étend sous le cadavre de Schtroumpf coquet... Et mon ultime message n'en est que plus schtroumpfant.

À l'instar de Gargamel qui a longtemps cherché à nous capturer pour nous changer en or, c'est l'industrie hollywoodienne qui a eu raison de nous. Pour nous exploiter, nous briser, les studios Sony et Columbia Pictures ont eu recours à la manière forte. Ils ont schtroumpfé Raja Gosnell, yes-man à la filmographie vraiment schtroumpf : Le Chihuaha de Beverly Hills, les deux Scooby Doo, Big Mama... Et nous qui schtroumpfions que Gargamel était terrifiant !
Il est bien loin le temps de Johan et Pirlouit, de la flûte à six schtroumpfs, du bâton magique d' Homnibus et tant de contes fantastiques qui faisaient rêver; plus loin encore nos albums des temps glorieux, où derrière nos aventures schtroumpfantes se cachaient une observation de la société à laquelle je schtroumpfe cette missive: la monétisation avec le schtroumpf financer, la dictature avec le schtroumpfissime, les déviances de la science avec le Cracoucas, etc...
Fini l'âge d'or, place aux CGI, aux divertissements de masses malhonnêtes et idiotisants, aux schtroumpfements de produits. Comble de l'horreur : un schtroumpf écossais en kilt en référence à Braveheart (ce n'est pas un cadeau pour Mel Gibson d'ailleurs). C'est terrible ! Nous étions libres de tout attachement culturel, ce qui nous rapprochait le plus des humains était un décor moyenâgeux occidental dont on ignorait la localisation ! Une grande partie de notre magie schtroumpfait dans cette neutralité : nous étions imaginaires, si nous schtroumpfions le reflet de votre monde, nous n'en faisions pas partie ! En créant ce schtroumpf, le film insulte le monde entier et, à l'image de tout le long métrage, représente les États-Unis d'Amérique dans un de ses plus gros défauts : au lieu de s'ouvrir au monde, la majorité de leurs œuvres ne schtroumpfent que de leur culture sans schtroumpfer les autres.
Même lorsque Monulf nous faisait travailler dans sa mine de diamants et que nous étions à un schtroumpf de nous faire occire par son schtroumpf qui schtroumpfait du schtroumpf, nous étions loin d'imaginer que nous pouvions êtes détruits ainsi. En schtroumpfant ce film Ils ont compris comment provoquer notre mort : ils s'en sont pris à notre âme.
Ce n'était déjà pas facile pour mes petits schtroumpfs d'être les objets d'un succès international : schtroumpfs dérivés, réputation galvaudée, détournements douteux... L'authenticité en avait pris un schtroumpf, mais nous schtroumpfions avec espoir un meilleur lendemain. Même les efforts de Peyo, notre grand schtroumpf à tous (RIP) pour que nous soyons respectés après sa mort ont été peu à peu anéantis par son fils, ce vendu.
Mais le plus schtroumpfant, indépendamment de nous, c'est qu'en tant qu’œuvre c'est complètement schtroumpf! Laid, mal filmé, mal écrit, mal joué, premier degré, stupide, grossier, humour en dessous des schtroumpfs (NDT : chaussettes).

Et aujourd'hui que je schtroumpfe au monde -et à toi lecteur- cette lettre, que dis-je cette triste tirade ; mon bras commence à trembler. Mes forces me schtroumpfent.
Comme on pourrait schtroumpfer dans un blockbuster, l'ère des schtroumpfs est révolue. Vous entrez dans une nouvelle époque où nous n'avons plus rien à faire.

Mais ne désespérez pas de ne plus nous revoir ! Oubliez ce film infâme et, dans les sublimes pages de Johan et Pirlouit et celles de nos albums, retrouvez cette magie que rien ne saurait schtroumpfer. Laissez-vous schtroumpfer par nos histoires, les vraies, et tant que vous ne les oublierez pas nous schtroumpferons pour toujours, les schtroumpfs et moi, dans vos mémoires.
Je me sens faible. J'ai froid. Tout s'assombrit autour de moi. Je dois vous schtroumpfer maintenant. J'espère de tout mon schtroumpf que vous ne laisserez pas l'art industriel schtroumpfer les vrais artistes et souiller d'avantage leurs travaux. Adieu, et n'oubliez pas que

Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Ces films qui nous chient impunément dans la tête.

Créée

le 7 juin 2015

Critique lue 1.6K fois

58 j'aime

12 commentaires

Écrit par

Critique lue 1.6K fois

D'autres avis sur Les Schtroumpfs

Lettre du grand Schtroumpf

Chers lecteurs du monde réel, Je schtroumpfe cette page avec le sang d'un schtroumpf. Je vais essayer de limiter l'emploi du langage schtroumpf dans mon texte pour qu'il demeure compréhensible à...

Par

le 7 juin 2015

58 j'aime

Des mois que j'ai vu Les Schtroumpfs, et mon âme saigne encore

Je ne voulais pas voir cette horreur jusqu'à ce que je me lance enfin, histoire de pouvoir dire "Je l'ai vu et c'est de la merde" au lieu d'un simple "C'est de la merde" sans vraiment savoir. Et du...

Par

Klow

le 1 sept. 2012

38 j'aime

Bleu Fiel

Il y a être con, et être con. Et puis il y a les Schtroumpfs. J'avoue avoir du mal à trouver mes mots. Mes métaphores habituelles sur la sodomie et les bukkake me semblent bien fades face à ce que...

Par

Stavroguiness

le 1 sept. 2011

36 j'aime

Du même critique

Interstellar

10 « bonnes » raisons relatives de ne pas aimer Interstellar.

Chers lecteurs, chères lectrices, Avant d'entamer cette liste aussi disgracieuse que désobligeante, je tiens à préciser que je n'ai rien contre Nolan, au contraire. Avant de m'envoyer des menaces de...

Par

le 15 nov. 2014

201 j'aime

129

The Grand Budapest Hotel

Read My Mind #2 : The Grand Budapest Hotel

Ami lecteur, amie lectrice, bienvenue dans ce deuxième épisode de RMM (ouais, t'as vu, je le mets en initiales, comme si c'était évident, comme si c'était culte, alors qu'en vrai... Tout le monde...

Par

le 8 sept. 2014

174 j'aime

Vikings

12 "bonnes" raisons d'aimer Lagertha. Euuuh, Vikings.

Avis porté sur les deux premières saisons parues en date. 1. On a pris la semi-légende de Ragnar Lothbrok, tous les éléments qu'on peut assembler sur ce qu'on devine des vikings, et tout ce qu'on...

Par