Si je ne suis pas un grand adepte de films de gangsters, des films tels que Les Sentiers de la Perdition parviennent à me faire apprécier le genre en l'élargissant un peu. Il s'agit d'un film sur la mafia, mais aussi un film de traque, d'aventure, un thriller, un drame, quelques moments de comédie, et même un film avec une certaine morale.


Disposant d'un riche casting, Les Sentiers de la Perdition se targue aussi d'avoir Sam Mendes à la réalisation, qui a alors étanché sa soif de succès avec son premier film American Beauty. Une fois de plus, il démontre ses capacités avec une diversité de plans qui suscite des émotions variées, allant du silence tendu à une tristesse intense.


Le casting est vraiment de qualité, tant pour ses personnages principaux que ses antagonistes, avec Jude Law et Daniel Craig qui incarnent tous deux folies meurtrières différentes. Mais du côté des vilains, il y a aussi un personnage plus subtil, l'équivalent de Marlon Brando dans Le Parrain : Paul Newman, dans un rôle assez discret, mais toujours imposant, incarnant surtout l'aspect respectueux et puriste de la mafia.


Avec son suspense insufflé par des retournements de situation inattendus, Les Sentiers de la Perdition parvient à la fois à nous tenir en haleine et à offrir une fin logique, presque inévitable, et plutôt réussie.


J'aurais apprécié une fin plus noire, qui s'arrête pile au moment où Tom Hanks se fait tirer dessus. Certes, ça aurait été une fin très froide et punitive, mais la morale n'en aurait été que plus percutante. J'aurais en fait trouvé beau de voir survivre et s'échapper un antagoniste, sans que le désir de vengeance ne s'éveille chez l'enfant. La fin existante est tout de même convenable, mais je la trouve plus conventionnelle, beaucoup moins dure à avaler.


Les Sentiers de la Perdition confirme le potentiel de Sam Mendes, et démontre que celui-ci sait jongler entre les genres, ce qu'il n'aura de cesse de prouver (Les Noces Rebelles dans la romance, les 007 pour les films d'action, 1917 comme film de guerre).

Monsieur_Cintre
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le 6 août 2020

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Monsieur_Cintre

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