C'est avec surprise que je me rends compte que trois heures on passé. Trois heures où ce chef-d'oeuvre a fait vibrer l'entièreté de mon petit regard de spectateur.
Quel film ! Kurosowa signe ici un de ces grands films, ces grands films qui transcendent le temps et ne perdent pas de leur sublime.
Tout d'abord, la réalisation retranscrit parfaitement les scènes de batailles et de combats.
Kyuzo contemple son adversaire. Il le fixe, calme et droit, tandis que celui-ci ne cesse de pousser des petits cris hystériques. Il charge vers le samouraï. Kyuzo lui assène un coup dans l'épaule : il se fige, puis tombe, abattu d'un coup sec et précis.
C'est ce genre de scène qui en font un immanquable du cinéma asiatique. Non seulement les enchaînements de plans (bataille de fin où le sensei abat les bandits à l'arc) mais aussi les magnifiques composition des cadres retranscrivent une action dure et percutante. Et le rythme ! On ne s'ennuie pas une seule seconde (important dans une œuvre qui dure trois heures), tout s'enchaine avec une fluidité remarquable.
Les profils psychologiques sont également d'une grande complexité. Kurosowa ne fait pas dans le manichéisme : les villageois ne sont pas des êtres misérables exempt de tous péchés, des "bons sauvages". Et pourtant les samouraïs acceptent de les défendre. Pour l'honneur. Et la mort.