J'ai vu ce film à l'occasion d'un petit séjour dans une localité où il n'y avait pas vraiment de choix, et je ne l'aurais pas vu dans d'autres circonstances. Mais je ne regrette pas d'avoir pu prendre le poul de ce qui doit bien être une forme d'archétype de la production mainstream française, comédie "douce-amére" tiré d'un roman du catastrophique "écrivain" à succès David Foenkinos.

Le film veut traiter des liens entre les générations, dans ce pays vieillissant qu'est la France, en mettant en scène une grand-mère (Annie Cordy) que ses trois fils tous plus pleutres les uns que les autres contraignent à vivre dans une maison de retraite compte tenu de sa santé de plus en plus défaillante. Mais heureusement que son petit-fils modèle est là (le très fadasse MAthieu Spinosi) pour égayer sa vie. Hélas, le père de ce dernier (Michel Blanc) vient de prendre sa retraite et ressent un méchant coup de bambou, ne sachant ni s'occuper dignement de sa mère, ni de sa femme. La mamie finit par s'échapper de la maison de retraite, le petit-fils décide de la rechercher et la retrouve à Etretat, ville natale de la mamie. Et c'est là qu'il rencontre la femme de sa vie et pendant ce temps le père doit gérer une crise conjugale parce que Madame (Chantal Lauby) se sent délaissée. Et la mamie, après tant d'émotions, finit par rendre l'âme.

C'est sur ce scénario nunuche que le metteur en scène nous inflige des dialogues téléphonés, un comique de situation usé jusqu'à la corde, et une philosophie de la vie digne des romans édifiants les plus mièvres : oui la vie c'est dur, mais c'est magnifique quand on sait s'occuper des autres. Le personnage du petit-fils qui incarne cette vision à l'eau-de-rose est affligeant de sentimentalisme. Le pauvre Mathieu Spinosi, dont les capacités dramatiques semblent très restreintes, porte avec une candeur désarmante le "message" éculé de ce navet bien-pensant; avec un sourire permanent de ravi de la crèche qui prend toujours la vie du bon côté. La mise en scène et les images sont en parfaite concordance avec la platitude du propos, et il n'y a donc pas grand chose à en dire.

Voilà.
J'en resterai là dans le compte-rendu, sachant que je ne me suis toujours pas remis du fait qu'on puisse produire en France des films aussi vides. Et écrire des livres aussi nuls qui en sont les points de départs, mais ça c'est encore une autre histoire.
Zitto
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le 4 févr. 2015

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