Après quelques déconvenues avec des films de super héros récents, en voyant la sortie du dernier Ninja Turtles promettant... fort peu, je me suis dit qu'il était temps de me replonger dans l'original. Après Thor 2, je prenais peu de risque.
De plus, ce film, je l'avais vu, tout ado, sur une VHS cramé chez mon cousin, il y a une vingtaine d'année, la nostalgie ça marche toujours, et ça me changera des films sans imagination sortis récemment.
Perdu.

Parce qu'il y avait maldonne, à la base. Je n'avais jamais vu ce film en fait, j'imagine que c'est le deuxième volet que je m'étais fait avec mon cousin plus jeune (je n'ai pas prévu de vérifier cette théorie, au vu des notes du deuxième volet des aventures des Tortues sur ce site...). Du coup, pas de nostalgie.
Bon, pas grave, la comparaison avec des films récents devraient malgré tout êtere favorable à ce film, après tout je me suis fait pas mal de films des années 1980, 1990 ces temps-ci, et je n'ai pas été déçu.
Perdu.

Pourquoi ?
S'il est difficile de dire pourquoi on aime un film, il est parfois aussi difficile de dire pourquoi on n'a pas aimé, surtout quand, dans ce cas, j'avais vraiment (et j'ai toujours !) envie de l'aimer ! Je veux dire, il y a des tortues qui se foutent sur la gueule avec des bonshommes ridicules dans les égouts de New York, ça normalement, ça vaut des milliards de points, au moins 11 ou 12 sur ce site !
Il y a une mégalopole décadente comme on en retrouve dans pas mal d’œuvres de des années 1980 - 1990 (Escape from NY, Demolition Man, Robocop...), une ambiance sombre... Ah, non. Justement, non, en fait. À chaque fois qu'on croit qu'on va nous servir un New York dystopique, on se retrouve avec une Tortue qui cabotine ; à la place de taudis informe, on a un magasin d'antiquité. Il ne suffit pas de faire des scènes de nuit pour rendre une ambiance sombre.
Sinon, il y a le double cheminement des relations pères/fils, entre Splinter et ses Tortues et le supérieur d'April et son fils. La première est une déception ; on nous fait la moral pendant 1h30 de film comme quoi les tortues sont une équipe, et qu'en tant qu'équipe elles sont invincibles, et paf elles se font rétamées en 1vs1 face au premier Schredder venu (admirable, au passage, et cette critique ne lui rend pas hommage). Du coup, après l'anti climax du mini boss que se fait Casey, voir le boss de fin se faire rétamer de la même façon, c'est chiant.
La deuxième est... tout aussi moralisatrice, sans aucune subtilité, avec des acteurs insipides, se déroule de façon prévisible.
En parlant de relations ratées, il y a le duo/couple Casey/April. April est cool, vraiment. Une femme forte, qui s'impose face à un crétin dégénéré, tout le passage dans la maison de campagne est cool. Et puis, non, il fallait qu'elle tombe sous le charme du macho, comme une crétine que les scénaristes ont probablement voulu qu'elle soit histoire de flatter l'ego de l'ado qu'ils imaginent plein de testostérone, censé s'identifier à ce fier à bras fort en gueule. C'était naze en 1990. C'est naze en 2014.
Bon, il y a des Tortues ninja, et ça, c'est vraiment cool. Les scènes de baston sont... j'allais dire crédible, c'est fou, non ? Mais je veux dire, on y est. On se fout sur la gueule gentiment dans la bonne humeur, avec des katana ou des clubs de golf, à coup de dos de tortues ou de pleins de truc, en fait. Le combat final est largement décevant, mais le problème n'est pas dans l'action mais dans sa scénarisation. Vraiment, les scènes de baston sont une réussite ; pas aussi exubérantes et folles qu'on les aurait souhaité, mais c'est le problème des costumes - et à tout prendre, je préfère des costumes que du motion capture... La scène du nunchaku, notamment, est un exemple de bonne idée un peu gâchée. On commence par sourire, on attend la chute, elle ne vient pas. On a souri, c'est déjà ça ; voilà ce qui ressort des combats, ils sont bien, mais on en voudrait plus.
C'est délibérément que je termine cette critique sur l'aspect positif, parce que quelque part en moi il y a un enfant de 10 ans qui était fan des Tortues qui aurait vraiment voulu se faire un trip régressif et se vautrer dans une nostalgie d'une époque bénie.
Mais il y a aussi un adulte qui n'arrive pas à fermer les yeux sur la médiocrité.
Pierre_Marot
5
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le 1 déc. 2014

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Pierre Marot

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