Je les aime, ces mecs. Peu importe la tournure qu'à pris la carrière de chacun, je ne peux enlever de mon esprit la palanquée de fous rires qu'ils m'auront procuré à travers leurs nombreux sketchs et avec leur premier film, l'infiniment sympathique "Les trois frères", carton surprise à sa sortie. Leur réunion tardive n'était cependant pas pour me rassurer, ayant encore en mémoire l'infâme "Les Bronzés 3".

Entre une mise en scène sentant le téléfilm France 2 à plein nez et un scénario reprenant l'intégralité des ressorts comiques du premier volet, "Les trois frères: Le retour" part déjà perdant dès le départ. Mais contrairement à un "Dumb and dumber De" (pour prendre un exemple récent), qui accusait les mêmes défauts mais qui parvenait tout de même à être drôle les trois quarts du temps et à ne pas se fourvoyer, le nouveau film des Inconnus plonge tête la première dans le syndrome "Les Bronzés 3".

Non seulement les gags sont poussifs, jamais drôles et dénués du moindre rythme, mais le film est en plus de ça affreusement plombant, voir sinistre, tant ses personnages autrefois si attachants sont devenus détestables, pauvres épaves courant après une seule chose: le pognon. Aucune évolution dans leur comportement, et les seconds rôles n'arrangent pas l'affaire, le film multipliant les clichés honteux (la fille cacaille est insupportable) et frôlant plus d'une fois la vulgarité la plus crasse.

Alors que "Les trois frères" parvenait à être touchant dans sa démarche naïve de satire envers une société inhumaine, cette suite n'essaie même pas de taper là où ça fait mal (alors qu'il y aurait énormément de choses à dire), jetant rapidement aux orties toute contestation pour se focaliser sur un humour pachydermique et des retrouvailles désespérantes.

Le plus triste dans toute cette histoire, c'est que le film fini par entrer en résonance avec sa propre conception, les personnages ne cessant de se répéter qu'ils n'auraient jamais du se retrouver les uns les autres. Ca me fait chier de l'avouer, mais ils avaient raison.
Gand-Alf
1
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes 365 days of magic... or not., 2014. et Le pire de 2014.

Créée

le 29 déc. 2014

Critique lue 2.2K fois

50 j'aime

2 commentaires

Gand-Alf

Écrit par

Critique lue 2.2K fois

50
2

D'autres avis sur Les Trois Frères : Le Retour

Les Trois Frères : Le Retour
Epice
4

« Des comiques… Heeeein! »

Après Les Bronzés (dont la qualité du troisième film a redonné toute son sens à l’expression « couler un bronze ») et en attendant de retrouver Les Visiteurs, voici que Les Trois Frères reviennent à...

le 14 févr. 2014

45 j'aime

4

Les Trois Frères : Le Retour
JulianDesjardin
6

Ils veulent toujours gagner 100 patates mais ne réinventent pas la roue.

Après 9 ans d'absence, les héritiers Latour reviennent dans les salles obscures. Et il n'y a qu'à jeter un coup d’œil à l'affiche des "Trois Frères : Le Retour" pour s'en rendre compte, ils n'ont...

le 26 janv. 2014

44 j'aime

1

Les Trois Frères : Le Retour
MarlBourreau
4

Sans patate...

Ah les Inconnus, que de souvenirs passés en compagnie de ce trio magique qui égratignait dans la bonne humeur tous les rouages et tendances de notre société. Presque 20ans après la sortie en salles...

le 25 févr. 2014

39 j'aime

4

Du même critique

Gravity
Gand-Alf
9

Enter the void.

On ne va pas se mentir, "Gravity" n'est en aucun cas la petite révolution vendue par des pseudo-journalistes en quête désespérée de succès populaire et ne cherche de toute façon à aucun moment à...

le 27 oct. 2013

268 j'aime

36

Interstellar
Gand-Alf
9

Demande à la poussière.

Les comparaisons systématiques avec "2001" dès qu'un film se déroule dans l'espace ayant tendance à me pomper l'ozone, je ne citerais à aucun moment l'oeuvre intouchable de Stanley Kubrick, la...

le 16 nov. 2014

250 j'aime

14

Mad Max - Fury Road
Gand-Alf
10

De bruit et de fureur.

Il y a maintenant trente six ans, George Miller apportait un sacré vent de fraîcheur au sein de la série B avec une production aussi modeste que fracassante. Peu après, adoubé par Hollywood, le...

le 17 mai 2015

208 j'aime

20