D'Artagnan, ce bogoss comment qu'il est chanmé !!

Musique
Avouons-le, l'ouvrage de Dumas est un classique n'intéressant plus personne.


Pire, complètement daté, ce pavé poussiéreux endormirait n'importe quel lecteur sain d'esprit. Point de rêves, de paillettes ... les mousquetaires sont trop guindés. Pas d'explosions, peu d'action.
Fichtre ! Et pas de batailles à la Pirates des caraïbes en costume mi-baroque, mi-ridicule.


Paul W.S. Anderson l'a bien compris et nous pond alors la plus belle adaptation de ce vieux bouquin.


Ici, d'Artagnan est un petit prolétaire de campagne vivant avec sa maman aimante et son paternel ex-soldat bien en peine de faire vivre sa famille avec la maigre rente que lui assure son statut de militaire à la retraite. Papa d'Artagnan dispense à son fils des cours de baston en pleine nature et pousse son rejeton à « chercher les problèmes », à devenir un vrai truand de la galère.


Pendant ce temps -là, dans un film de ninja, trois Mousquetaires steampunk fondent sur Venise pour voler les plans d'un bateau qui vole fait par Léonard de Vinci et caché dans un super-coffre protégé par des pièges ultras sophistiqués.


C'est mauvais à l'image, à l'écrit c'est encore pire.


Aidés de Alice / Milady / Milla Jovovich, ils tapent sur des gens tout en prenant des poses Assassin's creedesque. Arrivés dans le coffre-fort, nos héros sont confrontés à un couloir de type Resident Evil truffé de pièges que Milla va miraculeusement déjouer en glissant dessous grâce à une robe vachement aérodynamique. Pause sur le décolleté de Milla, petit moment de grâce. Puis ils dégomment à quatre la moitié de la garde de Venise


Pour l'amour de la France, qu'ils disent.
Athos c'est plus pour pouvoir se faire Milady, mais bon.


Sauf que Milla, il ne faut pas la cher-lâ du regard et écouter les copains qui disaient « méfie-toi de cette fille-là ». La belle se tire avec Will Turner … non, le Duc de Buckingham, incarné par Orlando Blum après avoir empoisonné nos trois larrons.
Sans les tuer. Sinon y a plus de film, attends !


Pendant ce temps-là, d'Artagnan, en vrai truand de la galère se fait méchamment bâcher par Mads Miekkelsen qui lui balance une vanne sur son magnifique cheval – un cheval de trait si je ne m'abuse, une bien belle bête pas tape-à-l’œil il est vrai mais robuste, adapté au travail des champs, dur au labeur, courageuse – affublé du doux blase de Bouton d'Or.
L'autre prépubère, un peu soupe au lait, ne supporte pas que Mads le borgne le clash sur son poney, attends, le seum quoi.
Du coup duel, référence à Indiana Jones. Il va mourir pour notre plus grand bonheur !


Eeeet non. Milla apparaît par miracle pour épargner la vie de notre jeune effronté parce que, quand même, il est bogoss.


La subtilité et Paul W.S. Anderson, ça fait deux ... '.


Plusieurs faux raccords plus tard, D'Artagnan provoque nos trois mousquetaires au chômage en combat. Parce qu'ils les a bousculés avant.
Non mais après, étant au chomdu, ils ont pas grand chose d'autre à faire alors bon... ça s'explique.


Interrompu par les forces de police du coin venues pour ramener l'ordre et la paix in da streets, il s'associe aux trois jobards pour castagner la flicaille à grands coups d'épée pendant que la populace de la téci hurle et trépigne de joie à chaque flic décédé. Notre apprenti-racaille prend même le temps d'aguicher une demoiselle, une blonde aussi inutile que plantureuse.


Miraculeusement rabiboché avec les trois mousquetaires qui sentent en lui un gros potentiel de coolitude et de rébellion, ils l’entraînent dans leur QG pour lui proposer de rejoindre leur syndicat de mousquetaires en colère – et au chômage, rappelons-le. Programme de la soirée : Picole et dépression.


Ensuite mon attention se relâche un peu, t'excusera j'étais assez occupé à me marrer. Donc en vrac ils se font arrêter mais le roi manipulé par la reine ne les punit pas, Waltz ne fait pas du tout crédible en cardinal de Richelieu, Mads dit un truc classe avec un air mystérieux, Louis XIII est un rouquin un tantinet lopette et …Oh mon dieu ! Oh que c'est laid !
Will Turner arrive dans un dirigeable/bateau d'un mauvais goût affligeant. Il provoque le roi. Je sais pas trop pourquoi, alors on va dire parce qu'il veut se taper la reine. Mais c'est pauvre comme intrigue. Et assommant, en plus.


Pendant ce temps, dans Resident Evil, Milla infiltre le château pour voler les diamants de la reine en neutralisant des pièges d'époque tout ce qu'il y a de plus crédibles.
Pirouette, elle attrape les bijoux.
C'est un coup du cardinal qui veut discréditer la reine en la faisant passer pour une tasspé qui cocufie son mari avec le duc de Buckingham.
Milady est un agent double potentiellement triple... j'en sais rien, c'est juste abscons et complètement risible.
La blonde de la baston de tout à l'heure était en fait une suivante de la reine qui convainc d'Artagnan – en lui roulant un gros palot, l'allumeuse - d'aller sauver les bijoux d'la reine. Séquence d'action à Londres, arrivée en bateau volant équipé de lance-flamme et de gatling, récupération absolument subtile des bijoux pour sauver l'honneur de la reine et de la France … Orlando Blum est pas content ...


Pffff, ça m'énerve alors je torche la fin et je vous spoil allègrement.
Mads arriver dans un autre bateau volant. Mads capturer la fille et vouloir l'échanger contre diamants. Échange être un piège. Combats. Mads cent fois meilleur que d'Artagnan. Mads mourir au somment de Notre-Dame tandis que bateau encastré dedans. Y avait pas la Tour Eiffel à l'époque alors faut bien détruire un monument quand même.
Puis happy-end, le roi et la reine s'aiment, le cardinal l'a dans l'os et d'Artagnan emballe la nana.


Musique.
Cliffhanger putassier.
Fin.


Ce film est une mine d'or de nullité. Des CGI du plus mauvais effet qui donnent l'impression d'être devant une pépite de la boîte The Asylum jusqu'aux costumes immondes frôlant le ridicule, rien ne vient sauver le visuel de ce truc. Affolant de mocheté, ce n'est pas la réalisation banale d'Anderson qui viendra relever la chose, le réalisateur appliquant la recette Resident Evil à chaque passage d'action concernant Milla. Reconnaissons toutefois que le bougre sait s'y prendre pour mettre en scène les batailles de navires façon Pirates des Caraïbes et que dans le genre décérébré, ça passe tout à fait. Notons aussi que la scène de combat des quatre mousquetaires contre les quarante gardes du cardinal fait son petit effet.


Côté acteur le casting cinq étoiles du film se retrouve laissé à lui-même, entre un Waltz qui peine à être convaincant, un Freddie Fox qui surjoue le genre timide-efféminé dans le rôle du roi, un Mads qui parvient à rester professionnel ... il devait vraiment avoir besoin de pognon …


Tiens, imagine-toi que Orlando Blum fait presque convaincant, c'est dire à quel point le reste des acteurs rament.


Milla fait du Resident débile, ne sachant définitivement pas faire grand chose de bien convaincant. Logan Lerman en d'Artagnan m'a donné des envies de meurtre.Reste ce bon Ray Stevenson pour lequel j'ai une sympathie que je ne saurais pas trop m'expliquer et qui se tape un rôle de brute qu'il maîtrise plutôt parfaitement.
Sinon Juno Temple (Anne d'Autriche) et Gabriella Wilde (tiens, son personnage s'appelle Constance Bonnacieux … ) sont de belles plantes dont la plastique corsetée aura le mérite de titiller le spectateur masculin.


Reconnaissons à ce film une qualité indéniable : il fait beaucoup rire, à tel point qu'on finit par ne plus rien comprendre mais qu'importe, on passe un bon moment.
Vous vous en douterez, côté fidélité au roman n'attendez rien. Le réalisateur semble plus s'être inspiré du dessin animé Albert le cinquième mousquetaire que de l’œuvre de Dumas.

Petitbarbu
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le 28 nov. 2015

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