La première fois que je suis tombé sur les Tuches, je ne savais absolument pas à quoi m’attendre. Et j’avoue avoir été invité à rester devant ma télé à cause du look improbable de Jean-Paul Rouve ! Comprenant que j’étais sur la fin du film, je me suis mis à attendre la prochaine diffusion très rapide de par Canal Plus pour tenter l’expérience. Mais il m’aura fallu plusieurs années, et la sortie du troisième opus au cinéma, pour voir ce film en entier.


La famille Tuche est ce que l’on pourrait appeler, sans méchanceté de ma part, une famille utilisant au mieux les avantages sociaux de la France pour ce qui est des familles n’ayant pas réussi à s’implanter dans le marché du travail. On a le père, Jeff (Jean-Paul Rouve), looser total et fier de l’être, la mère, Cathy (Isabelle Nanty), bonne pâte qui essaie de prendre soin de tout le monde, Mamie Suze (Claire Nadeau), la grand-mère que personne ne comprend à cause d’un abus de Suze, Wilfried (Pierre Lottin) l’aîné de la famille qui se prend pour une grosse racaille, en a tous les artifices mais n’en est absolument pas un, Stéphanie (Sarah Stern), la pouffe de service fan de Paris Hilton… et enfin Donald (Théo Fernandez), le petit dernier de la famille, tellement différent des autres que l’on se demande très vite si c’est vraiment un Tuche.


Parce qu’il faut bien le dire les Tuche sont des crétins finis ! A tel point que cela en est le plus souvent lourd et affligeant que drôle. Mais Donald, le petit dernier de la famille c’est tout l’inverse, un vrai petit génie, comme on voit rarement. A son jeune âge il a déjà la réflexion, l’intelligence d’un adulte avec un QI explosif. Alors que son père ne vit que pour ne rien branler et vibrer avec le foot, lui a des aspirations plus élevées, l’apprentissage, les études, la culture et la finances sont ses domaines de prédilections. Forcément cela le met en marge de sa famille et créé quelques frictions.


La vie des Tuche n’est guère brillante, jusqu’au jour où ils deviennent multimillionnaires grâce au loto ! Voilà les Tuche qui quittent leur petit coin de paradis de Bouzolles pour déménager à Monaco ! La ville de leurs rêves les plus fou ! Dire que cette famille, des plus uniques et leurs habitudes un peu ringardes, vont dénoter avec le standing de la principauté est un doux euphémisme. Baraque à frites dans le jardin, voiture de kéké, look à faire pâlir de honte, langage châtié, manque de culture indéniable, succession de fautes de goût, les Monégasque vont subir de plein fouet l’arrivée des Tuche.


Forcément ils vont être pris de haut, forcément on va se moquer d’eux, mais cela passe au-dessus des Tuche, bien que des fois ils n’arrivent simplement pas à comprendre la subtilité. Mais cela ne va pas les empêcher de vivre leur vie et leur rêve monégasque. L’argent va être dépenser sans compter, sans se soucier des coûts au grand dam de Donald, qui aurait aimé investir l’argent pour le faire fructifier.


Les Tuche vont réussir l’exploit de se faire des amis, notamment leurs voisins, Mouna (Fadila Belkebla) et sa famille. Si Jeff prend le petit de Mouna sous son aile de par leur passion commune pour le foot, Donald lui va se rapprocher d’Omar (David Kammenos), le mari de Mouna, avec qui il va avoir plus d’échanges en quelques semaines qu’avec son père durant toute sa courte vie. Il va trouver une opportunité de multiplier de façon gigantesque la cagnotte de sa famille, à moins que son père ne dépense tout en se faisant manipuler !…


Si le film offre quelques moments touchants, prête à sourire de temps en temps, je dois bien avouer que je suis complètement passé au travers. Plus un supplice qu’un plaisir. Là où beaucoup ont trouvé les Tuche drôles et touchants, je les ai trouvé lourds et ringards. Le film n’est pas mauvais, juste que je n’ai pas été pris au jeu. Les acteurs ne sont pas, tous, mauvais, au contraire, Jean-Paul Rouve est juste excellent, mais les personnages m’ont plus repoussé qu’autre chose.


Bref, les Tuche n’est pas un mauvais film, je ne suis juste pas la cible. J’ai trouvé cela lourd, pas drôle, avec des personnages plus caricaturaux que ringards. On a voulu nous proposer un film populaire illustrant le quotidien de vous, de moi, et personnellement je ne me retrouve pas du tout dans ces personnages ridicules. Ce n’est pas parce qu’on est pauvre qu’on est abruti. Ce n’est pas parce qu’on est de la classe populaire qu’on est ringard. Franchement, je ne pense pas regarder les deux films suivants.

Romain_Bouvet
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le 29 juil. 2018

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Romain Bouvet

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