Les Tuches c'est un peu le genre de film dont on ne peut absolument pas prédire si l'on va l'aimer où pas. A vu de pif ça ressemble à un sous-produit des Bidochon, de La vie est un long fleuve tranquille, ou plus tristement, de Bienvenue Chez les Ch'tis, et finalement il suffit que la bobine nous ait balancé une centaine d'images pour que l'alchimie opère.
Tout le monde est brillant, Jean-Paul Rouve en tête en omni-glandeur attardé, Isabelle Nanty est superbe en femme simple, Claire Nadeau, plus effacée, nous fait mourir de rire, et cela sans compter le nombre incroyable de caméos durant tout son long. On aura le plaisir de voir Kad Merad, Oliver Baroux (ici réalisateur), Omar Sy, ou encore Valérie Benguigui, c'est une véritable orgie de bonnes gueules venues soutenir un film relativement bon. On voit pas le temps passer, nos Tuche sont improbables autant qu'ils sont délirants, et heureusement les situations « ploucs chez les bourges » réussissent à faire rire sans — trop — nous resservir de déjà-vu.

Bref, Les Tuche fait partie des bonnes comédies Françaises de cette année. Supplantant Low Cost et L'élève Ducobu, elle offre un vent d'air frais et sait maintenir sont aspect loufoque et amusant grâce à un amoncellement de petites trouvailles, à l'inverse des comédies sus-nommées, qui se montraient bien moins inspirées et s'essoufflaient plus vite.
On pourra toujours pinailler sur certains aspects un peu foireux, comme par exemple l'écriture qui donne l'impression que les pages du script ont été mélangées, sa division simpliste gentils beaufs/méchants riches, ses quelques sous-trames dont on a pas grand-chose à foutre, et évidemment son happy-end cul-cul qui fera grincer des dents tellement il est raté et vite-fait mal-fait.
Pour conclure, les amateurs de merdiers rigolos enchaînant gags absurdes auront là de quoi se fendre la gueule, un peu comme avec un Qui a tué Pamela Rose ? (en moins affirmé cependant, et évidemment moins bon). Ceux qui en attendaient plus de l'accroche n'auront rien en retour, pas de morale ni d'étude du comportement humain lors d'une lutte des classes, juste une histoire sans but précis (si ce n'est faire rire).
Mention spéciale pour Jean-Paul Rouve, qui prouve une nouvelle fois que la touffe rousse ridicule lui va mieux que toute autre. On en rigole encore.
SlashersHouse
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le 10 nov. 2011

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