Pendant sa première demi-heure, cette comédie ne se gêne pas pour se moquer de manière acerbe des beaufs à la française. Choucroute sur la tête, R21 Nevada, culte des frites... On enchaîne les clichés, et c'est franchement drôle. Malheureusement, cela ne dure pas, et le réalisateur tombe dans le mélodrame de bas étage pendant le reste du film : plutôt que de se foutre de ses personnages, Olivier Baroux tente de les rendre humains et pleins de bons sentiments, et on s'ennuie ferme. Le comparse de Kad Merrad va trop loin dans la démagogie, et pas une seule seconde on ne peut croire à ces milliardaires monégasques qui oublieraient leurs bonnes manières pour céder aux valeurs du foot.
En plus, il faut dire que le casting n'est pas des plus réussis. Jean-Paul Rouve fait illusion au début du film, mais on se rend bien vite compte des limites de son jeu d'acteur : pour faire le beauf, l'ancien Robin des Bois se contente en effet de regarder dans le vide et de parler avec un accent réunionnais. Pourquoi cet accent ? Aucune idée, il faudra lui demander, mais quelqu'un aurait pu lui dire qu'il faisait fausse route pendant le tournage. Les autres acteurs ne relèvent pas le niveau, à commencer par Claire Nadeau qui en fait des tonnes dans son rôle d'alcoolique. Les deux adolescents ont de belles têtes de winners, mais ils ne savent pas jouer, et si l'on excepte le directeur de l'école expatrié de Belgique, aucun personnage ne m'a convaincu.
Finalement, le problème du film vient de son pitch. Sans toute cette histoire de Loto, Olivier Baroux aurait probablement pu signer l'héritier spirituel de "La Vie est un long fleuve tranquille". Quand on signe un film sur les beaufs, il faut y aller sans se poser de questions, et ne pas hésiter à les tourner en ridicule. En choisissant de les rendre sympathiques, l'ancien animateur de la Grosse Emission a raté une belle occasion de faire une Grosse Comédie.