Tirée d'une bande dessinée parue chez Dargaud, voici l'histoire de trois vieux de la vieille qui se retrouvent engagés dans une cavale. Pierre Richard en vieil anarchiste absolu et Eddy Mitchell en ancien globe-trotteur sédentarisé, partent rattraper leur ami Roland Giraud, lequel, en colère, est tombé sur une lettre d'amour trahissant une liaison d'il y a cinquante ans entre son épouse à peine décédée et son ancien patron sous les traits d'Henri Guybet.
Et cette lettre n'est que le début d'une ouverture d'une faille sur le passé qui semble, au fur et à mesure que le film avance, ne s'être finalement jamais refermée. Pour tout dire, un énorme noeud commence à se dénouer quand la petite fille du personnage de Roland Giraud commence sérieusement à questionner sur des non-dits datant de la jeunesse du trio. La petite fille jouée par Alice Pol, enceinte jusqu'au cou n'est pas ménagée avec les trois vieux potes.
On ne rit pas aux éclats, certes, mais il y a des passages qui sont succulents comme la séquence où Alice Pol vide son sac sur un groupe de petites vieilles agaçantes pour elle (et pour nous). Ou bien Pierre Richard qui cabotine, acteur toujours fidèle à lui même dans ses gestuels, vieux fouteur de merde et véritable danger de la route qui prend sa vieille voiture en format pot de yaourt pour un char d'assaut.
Les mystères autour des personnages se délient de manière assez poétique et émouvante. Finalement, si Les Vieux Fourneaux est loin d'être hilarant, le film attise une certaine sympathie pour les personnages et une compassion dévouée pour celui de Sophie (une Alice Pol joliment naturelle).