La fanfare du coeur.
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Film sorti en 1996 dans une Angleterre alors en pleine campagne électorale, Les Virtuoses fut accueilli comme une charge contre le parti conservateur et le gouvernement Thatcher, contraint de fermer des mines et de mettre au chômage des milliers de mineurs. On pourra penser que ce n’est pas de gaieté de cœur, mais plutôt par nécessité, que la « dame de fer » prit ces mesures qui demandaient autant de sacrifices que de courage. Connaissant très mal le sujet, et ne l'ayant pas vécu, je ne m'avancerais pas trop là-dessus...
Mais là n’est pas le sujet du film, et si cette charge est présente dans le film, on pourra apprécier le fait qu’elle reste constamment au second plan. Car ce n’est pas vraiment à la politique thatchérienne que Les Virtuoses s’intéresse, mais bien au quotidien d’ouvriers constamment menacé par une crise économique importante. Et de ce point de vue-là, le film de Mark Herman, dans la lignée du cinéma de Ken Loach, est une brillante réussite. Il est impossible de ne pas s’attacher à des personnages pleinement attachants, quoique frisant parfois la caricature, dont on partage les joies passagères comme les souffrances diverses. Maladie, séparation forcée, amour apparemment impossible, tentatives de suicides, tout y passe. C’est très dur, mais jamais totalement déprimant : ne dit-on pas que la musique adoucit les mœurs ? Et ici, elle le fait de la plus belle des manières.
Musicalement, Les Virtuoses est donc un régal, et accompagne parfaitement la très large palette de sentiments que traverse le spectateur au cours du film. Mais que celui-ci se rassure, c’est bien sur une note d’espoir que le film se termine, car si tout semble perdu, l’honneur sera sauf, et l’incroyable Pete Postleshwaite fera vibrer tout son public en même temps que ses spectateurs, dans un discours final poignant (qui suit une scène de concert qui ne l’est pas moins) dont on sort les yeux humides, et c’est une litote… Ainsi, à l’image d’un Capra en son temps, Mark Herman parvient à donner la parole aux faibles et aux humbles, et si cela ne dure que le temps d’un film, leur voix résonne encore longtemps après dans notre tête.
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le 27 oct. 2016
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